Déception n Adopté en 1990, le régime de la retraite anticipée, supprimé récemment par le gouvernement continue de créer une grande polémique chez plusieurs catégories de travailleurs. Des travailleurs salariés sont de plus en plus nombreux à demander le maintien de l'ancien régime, voire un départ volontaire avant l'âge de 60 ans. Or, cette mesure a été remise en cause par les pouvoirs publics qui prétextent que les différents cas de départ à la retraite ont un coût de plus en plus élevé pour la Caisse nationale des retraites (CNR) surtout en cette période de crise aiguë. Le directeur général de la CNR, a été clair sur le sujet avouant que désormais «nous n'allons plus parler de retraite anticipée» et qu'il est inconcevable de faire de l'Algérie «un pays de retraités». Mieux, ce dernier encourage la réflexion sur une éventuelle autorisation d'activité au-delà de 60 ans. En réaction, de nombreux fonctionnaires ont contesté cette nouvelle mesure et se sont mobilisés pour pousser le gouvernement à revoir sa décision qualifiée d'«injuste» et d'«arbitraire». La protestation s'est élargie a gagné du terrain. Après la contestaion des travailluers de la SNVI ayant secoué le complexe industriel à Rouiba, c'est au tour des fonctionnaires du Sud de réagir. Pas plus tard qu'hier, les médias ont fait état de plusieurs mouvements de contestation observés par les travailleurs de Hassi-Messaoud, qui réclament le maintien du système de retraite actuel compte tenu de la nature pénible des activités qu'ils exercent dans les régions du Grand-Sud. Dans la wilaya de Laghouat le même mouvement de contestation a été observé jeudi dernier à Hassi-R'mel où des centaines de travailleurs ont voulu faire pression sur le gouvernement pour le retrait de la décision d'abrogation de l'ordonnance 97-13 prise lors de la dernière tripartite. Même son de cloche du côté de la famille de l'éducation nationale. Les syndicalistes ont décidé de mettre cette décision en échec. Le Cnapest, qui a toujours exigé une retraite après 25 ans d'activité dans le secteur de l'éducation, a exprimé son rejet de la décision de la tripartite. Joint ce matin par téléphone, le porte-parole du Cnapest nous a confié qu'il décidera des actions à entreprendre après le conseil national ordinaire du syndicat prévu le 14 juin prochain. «Parmi les points à l'ordre du jour, le sujet de la retraite anticipée, a indiqué Messaoud Boudiba qui remet en cause la tripartite, qui selon lui, «n'a pas apporté de nouveau pour l'enseignant qui cumule des années de travail très chargées». «L'enseignant refuse de payer les «pots cassés» de tout un système économique «en déficit» et qui n'a pas pu bénéficier des cotisations des travailleurs pour renflouer ses caisses». Même avis partagé par les autres syndicats notamment l'Unpef et le Snapap qui ont grandement critiqué cette mesure. Pour mémoire, la retraite sans condition d'âge concerne les travailleurs ayant totalisé un minimum de 32 années de travail et d'assurance, tandis qu'en ce qui concerne la retraite proportionnelle, elle n'est attribuée que lorsque le salarié en exprime lui-même la demande et s'il remplit les conditions suivantes : être âgé au moins de 50 ans et justifier d'un minimum de 20 années de travail et de cotisation à la Sécurité sociale. Pour les travailleurs salariés de sexe féminin, l'âge et la durée d'activité sont réduits de 5 ans, portant ainsi l'âge à 45 ans et la durée de travail à 15 ans. Eclairage l Pour précision, la retraite anticipée ne tient aucun compte de l'âge du travailleur mais des années cumulées de service. Le travailleur doit avoir totalisé un minimum de 32 années de travail et de cotisations. Pour ce qui est de la retraite proportionnelle, elle n'est attribuée que lorsque le salarié en exprime lui-même la demande et s'il remplit les conditions suivantes : être âgé au moins de 50 ans et justifier d'un minimum de 20 années de travail et de cotisation à la Sécurité sociale. En vertu des nouveautés apportées par la tripartite, la proportionnelle est également supprimée. Pour les travailleurs salariés de sexe féminin, l'âge et la durée d'activité sont réduits de 5 ans, portant ainsi l'âge à 45 ans et la durée de travail à 15 ans.