Résumé de la 13e partie n Le bonheur de Sonia s'estompe soudain parce qu'elle s'est dit que le destin lui réservait quelque chose de désagréable pour très bientôt. Le visage de Soniia rembrunit et se dit que le jeune homme en vérité ne s'intéressait pas du tout à elle, comme elle l'avait cru. Il était seulement gentil. Il ne faisait probablement que se comporter conformément à la bonne éducation que ses parents lui avaient donnée. C'était son désarroi et son mal-vivre qui l'avaient égarée sur les sentiers irréels de la rêverie. C'était même, peut-être, l'angélique Rachida qui lui avait demandé d'être agréable avec elle pour qu'elle puisse surmonter le choc qu'elle avait reçu une heure plus tôt. Si Karim ressentait à son égard ne serait-ce qu'un pour cent de ce qu'un homme peut éprouver envers une femme, il aurait enlevé ses lunettes ! Aussitôt, elle trouva cette pensée saugrenue et déplacée. Il était peut-être strabique ? Son regard était peut-être si vilain qu'il n'osait pas le montrer ? Sonia avait quand même du mal à croire qu'un jeune homme aussi beau puisse être strabique. Non, il devait y avoir autre chose. Et progressivement naquit et se raffermit en elle, sans qu'elle puisse se l'expliquer, l'idée selon laquelle les yeux de Karim lui réserveraient quelque surprise. Elle voulut chasser de sa tête cette idée farfelue mais n'y parvint pas. Qu'avaient les yeux d'un aussi bel homme pour être si bien dissimulés derrière de grosses lunettes noires ? Soudain la dame se leva : - Tu prendras bien une tasse de café bien chaud avec nous, Sonia ? Il n'est que 11 h et le déjeuner n'est pas encore prêt. - Non... non... madame, ne vous dérangez pas pour moi, s'empressa de refuser la jeune fille tout en sachant par avance qu'elle n'aurait pas gain de cause. Et effectivement, Rachida n'avait prêté aucune attention à sa légère protestation. - Je te laisse avec Karim. J'en ai pour à peine une dizaine de minutes. - Non, non ... madame... Vous vous dérangez trop... Mais Rachida s'en était allée déjà d'un pas alerte qui contrastait étonnamment avec son âge. Une fois seule avec le fils de la dame, Sonia finit par réaliser que son refus de rester prendre un café était surtout motivé par la peur de se retrouver en tête à tête avec quelqu'un qui l'intimidait. Pendant quelques secondes, il y eut entre eux comme un mur de glace que le jeune homme finit par rompre de manière spectaculaire lorsque d'un geste théâtral, il ôta ses lunettes noires et les déposa sur la table en fer forgé du salon en soupirant avec lassitude. Ah ! ces lunettes commencent à me fatiguer ! A suivre