Le souci de l'Union générale des commerçants et artisans algériens, qui soulève le problème, est d'atteindre de meilleurs traçabilité et contrôle, par les vétérinaires, du million de tonnes de viandes consommées annuellement par les Algériens. Avec tous les risques que cela représente pour la santé, le contrôle strict requis n'est pas toujours effectué, à cause notamment des abattoirs clandestins. «Les Algériens consomment annuellement environ un million de tonnes de viandes rouge et blanche et ces quantités nécessitent un contrôle strict de la part des vétérinaires au sein des abattoirs pour éviter les risques sanitaires notamment les intoxications», a précisé hier mercredi Bellal Djemaâ, président de la Commission nationale des viandes rouge et blanche. Il a ajouté que les 600 000 tonnes de viande rouge locale et les 150 tonnes de viande blanche ne sont pas toujours soumises à un contrôle à cause de la persistance des abattages clandestins. La filière de commercialisation des viandes rouge et blanche ainsi que le marché du poisson doivent ainsi être réorganisés afin de parvenir à disposer d'une traçabilité «incontournable» pour sauvegarder la santé des consommateurs, a plaidé l'UGCAA. En ce qui concerne les 150 tonnes de viande rouge congelée et les 50 tonnes de poisson importées, la Commission nationale des viandes rouge et blanche reconnaît qu'elle ne connaît pas exactement leur mode d'abattage. Selon le président de la Commission nationale des viandes, la quantité de viande consommée par chaque citoyen est de trois kilos par an contre 36 kilos au Japon, ce qui aboutit «à une alimentation peu riche en protéines animales». Le même responsable a constaté que la consommation de viande ne connaît pas un envol car «il y a le faible pouvoir d'achat qui entre en jeu et qui empêche un rush sur ce produit étant donné que le prix de la viande bovine tourne autour de 900 DA/kg alors que la viande ovine est cédée autour de 1 300 DA/kg». «La seule exception à Alger où le prix des viandes est plus élevé et la consommation augmente étant donnée que les familles ont plusieurs revenus», a-t-il fait remarquer avant d'insister qu'«il faut contrôler les marges de toute la chaîne de l'abattoir jusqu'à la boucherie, voire instaurer un plafonnement des prix des viandes notamment la viande blanche afin qu'ils soient à la portée du citoyen et faire en sorte que le producteur puisse couvrir ses frais». M. Bellal a, par ailleurs, souligné qu'«il y a aussi beaucoup de spéculation tandis que le réseau n'est pas régulé du moment où existent des intermédiaires qui n'ont aucune qualité pour exercer la profession. Il annoncé, dans ce cadre, la prochaine réalisation de trois nouveaux abattoirs modernes avec des capacités pour congeler la viande et contribuer à réguler le marché comme l'abattoir de Djelfa qui sera prêt incessamment. La wilaya d'Alger est approvisionnée à partir des abattoirs du Ruisseau, d'El-Harrach et de Rouiba. La production de viande est prélevée sur un cheptel local estimé à 24 millions de têtes d'ovins et de bovins, a-t-il indiqué.