Résumé de la 18e partie n La mélancolie étreint Sonia et elle a envie de confier à Karim qu'en réalité, elle n'est pas pressée de rentrer. Sonia commença sa confidence : - Quand mon père et ma mère ont trouvé la mort dans un accident de la circulation, il y a une vingtaine d'années, j'avais à peine quatre ans. - Oh ! Je suis vraiment désolé. - Sofiane, mon unique frère, et moi n'étions pas, cependant, livrés à la misère. Notre père nous a laissé une épicerie. Comme mon frère n'avait que treize ans, c'est un de nos oncles paternels qui s'en est occupé jusqu'à sa majorité. Sofiane gérait si bien le petit commerce de notre défunt père que nous ne manquions de rien. Il pourvoyait à tous mes besoins et à toutes mes dépenses : je m'habillais convenablement. Je mangeais bien, et à l'école, j'avais toujours le plus beau cartable. Mais tout cela a changé brusquement, il y a une dizaine d'années quand Sofiane s'est marié. Il s'est mis à me haïr. Il ne se passait pas un seul jour sans qu'il ne m'insulte ou ne me soufflette. Il lui est même arrivé de me battre sans que j'en connaisse les raisons. Ou plutôt, j'en connais une : c'est son épouse qui lui a tourné la tête contre moi. - Mais pourquoi ? Que lui avez-vous fait à votre belle-soeur? - Mais rien ; je vous assure. Et aujourd'hui, si je rentre plus tôt que d'habitude, je vais passer plus de temps avec elle et elle va encore me chercher querelle. Quand mon frère rentrera, c'est elle qui évoquera la première notre dispute. Elle versera des larmes de crocodile et mon frère me fera passer un mauvais quart d'heure parce qu'il croira tout ce qu'elle lui aura raconté. - Hum... je vois : vous êtes en enfer si j'ai bien compris. - Vous ne croyez pas si bien dire. - Et avec tout cela, des bidons de peinture vous tombent sur la tête ! Sonia sourit jaune. - Si ce n'était que ça. - Ah ! parce qu'il y a autre chose ? - Hélas ! oui. - Et c'est quoi cet autre chose ? - C'est tellement horrible que je n'ai pas le courage d'en parler aujourd'hui ... - Et vous seriez prête à m'en parler un autre jour ? - Oui, si vous voulez. - Si vous ne voulez pas rentrer maintenant, on pourrait se promener un peu... si vous n'y voyez pas d'inconvénient, bien sûr. - Monsieur karim, vous êtes très aimable mais aujourd'hui, je me sens un peu mélancolique. Si nous restons ensemble, je risque de vous transmettre mon cafard. - Et demain ! Qu'est-ce que vous faites ? Vous travaillez ? - Non, je suis au chômage. J'ai un diplôme de l'Ecole Supérieure de Commerce mais je n'arrive pas à trouver du travail avec. Jusqu'à ce matin, j'étais vendeuse dans un magasin de prêt-à-porter pour femmes. A suivre…