Bab Ezzouar La misère, la peur du scandale et une vie désastreuse, expliquent un choix pourtant très risqué. Lorsqu?elle rencontre une femme enceinte, c?est à son amie Nadia que pense Sihem. La grossesse de Nadia ne fut qu?un long calvaire. «Je n?oublierai jamais ce jour affreux où j?ai passé toute une nuit dans la clinique privée d?un gynécologue en compagnie de mon amie intime.» Son amie Nadia se trouvait dans un état critique, entre la vie et la mort, après un avortement. Nadia avait commis une erreur de jeunesse avec son petit ami tout aussi inconséquent qu?elle. C?est seulement à son troisième mois de grossesse qu?elle s?en est rendu compte. Affolée, craignant d?être rejetée par ses parent, exclue de l?école ou même de se retrouver face à des responsabilités qui la dépasseraient, Nadia a, tout de suite, envisagé le suicide. Mais une copine, Sihem, lui conseilla d?aller voir un gynécologue à Bab Ezzouar. Le gynéco est réputé pour ce genre d?interventions dans la clandestinité, dans une modeste clinique où les plus élémentaires règles d?hygiène ne sont pas respectées. Nadia et Sihem sont mal à l?aise. Maintenant, c?est leur tour. Elles pénètrent dans la salle de consultation. Nadia est abasourdie, car avant même que le gynécologue ne lui demande de passer sur la table d?examen ou même d?expliquer les raisons qui la poussent à avorter, il lui fixe ses honoraires, à savoir 50 000 DA, une somme considérable pour une étudiante. Mais pour sortir du cauchemar, Nadia et prête à vendre tous ses bijoux. Elle était une fille plein de vie et d?espoir mais brisée par son ami dont le souvenir restera gravé à jamais dans sa mémoire. Elle a supporté ce fardeau sur ses frêles épaules pendant 5 années. Elle a trouvé dans le silence l?antidote à ses souffrances. Aujourd?hui, Nadia a décidé de parler et a déposé une plainte contre son ami. Arrêté, Salim est présenté aux services de la police judiciaire. Il nie d?abord les faits qui lui sont reprochés mais, pressé de questions, il avoue finalement son acte. Le jour du procès, le 20 septembre 2004, au tribunal d?Alger, Salim martèle devant le juge : «Je ne l?épouserai jamais, quitte à être condamné !» Le président lui conseille d?épouser Nadia pour espérer rester en liberté. Mais Salim persiste dans son entêtement. Résultat : Salim est condamné à 5 ans de prison ferme.