Choc n L'Euro-2016 tire à sa fin. Demain, aura lieu le dernier match de la compétition avec une finale inédite : France-Portugal. Chaque camp croit en on étoile. «100% des Portugais croient en la victoire du Portugal». Le milieu de la Seleçao, Joao Mario, a tenu vendredi à doucher l'enthousiasme des Français qui se verraient déjà sacrés champions d'Europe. La conférence de presse au camp de base de Marcoussis a d'ailleurs commencé par une scène significative de l'état d'esprit portugais. «On croit en nous-mêmes, on y a toujours cru, c'est le coach qui nous a transmis cette confiance, cet esprit. Il y a toujours des critiques, y compris au Portugal, mais on croit en nous et on tentera de le montrer lors de la finale. Les probabilités ne font pas gagner des matchs», a aussi assuré le milieu de 23 ans, interrogé sur le fait qu'une majorité de Français pensaient que la France allait remporter la finale de l'Euro. «Ils peuvent croire cela, mais 100% des Portugais croient en la victoire du Portugal». L'entraînement qui a suivi la conférence de presse a été plus calme que la veille, quand plusieurs centaines de fans portugais ont pu y assister en tribune. Cette fois, seuls les journalistes étaient présents pour voir que le défenseur Pepe, forfait en demi-finales, s'entraînait à l'écart du groupe mais sans gêne apparente dans ses déplacements. Les autres joueurs de Fernando Santos ont enchaîné étirements et travail en groupe avec ballon, les fameux «toros» dans une ambiance détendue, comme depuis le début du tournoi. «La clé, c'était de toujours y croire, de ne jamais arrêter d'y croire, de corriger nos erreurs, mais surtout de rester ensemble y compris dans les moments difficiles, comme pendant la phase de groupes», a confié Joao Mario, interrogé sur la présence de son équipe en finale. «On est restés solides, ce n'est peut-être pas comme ça qu'on aurait dû se qualifier mais on a continué à croire en nous». Le Portugal a été critiqué pour son fond de jeu pas franchement convaincant ni séduisant face à la Croatie en huitièmes (1-0, a.p.), puis contre la Pologne en quarts (1-1, 5 t.a.b. à 3). «Les critiques nous rendent plus forts», répond Joao Mario. Et après la défaite en demi-finale de l'Euro-1984 (3-2 a.p.), de l'Euro-2000 face aux Bleus de «Zizou» — sur un penalty causé par une main du défenseur Abel Xavier —, puis en demies de la Coupe du monde 2006 (défaite 1-0), les Portugais comptent bien battre enfin leur bête noire française... Comme la France l'a fait jeudi en venant à bout de l'Allemagne, qu'elle n'avait plus battue dans un tournoi majeur depuis 1958. La question Pourquoi n'y a-t-il pas de match pour la 3e place ? lIl n'y aura pas de Galles-Allemagne au Parc. C'est une curiosité : à l'Euro on ne joue pas pour la troisième place. Contrairement aux autres grands évènements mondiaux (Coupe du monde, tournoi de foot des JO, Coupes continentales). Et on doit cette particularité à la France. En effet, traumatisée par l'épilogue du Mondial 82 (la France battue par la Pologne 3-2 pour la 3e place après sa demi-finale contre l'Allemagne), la FFF, poussée par Michel Hidalgo et Michel Platini, a demandé à l'UEFA de bannir ce match «de trop» du prochain Euro, organisé justement en France. Demande acceptée aussitôt. Pourtant quatre ans plus tard, elle le joue à nouveau, au Mexique, et le gagne cette fois, contre la Belgique (4-2 ap). Tous ces matches de «petites finales» de Coupe du monde ont été des moments agréables, sans tensions, souvent spectaculaires. On se souvient d'un bel Allemagne-Portugal en 2006 ou d'un agréable Croatie-Pays-Bas en 1998. La petite finale de l'Euro manque au paysage cette année. Elle a existé jusqu'en 1960, et personne ne s'en plaignait, même pas le perdant jusqu'à la France. La décision Rizzoli a décidé seul lSi l'arbitre Nicola Rizzoli a pris quelques secondes pour siffler le penalty sanctionnant la main de Bastian Schweinsteiger devant Patrice Evra, lors de la demi-finale France-Allemagne (2-0), c'est parce qu'il a consulté par oreillette son arbitre de surface, Antonio Damato. «J'ai décidé seul, Damato était masqué», a raconté Rizzoli à un journaliste italien. Le phénomène Ronaldo, l'incroyable chasseur de records lA l'Euro, c'est une référence «Les records ? Ça fait toujours plaisir. J'en ai déjà battu beaucoup. Et je continue de les battre». Du Cristiano Ronaldo dans le texte. CR7 assume. Comme toujours. Il ne fait pas dans la langue de bois. Il bat des records à la pelle. Et ça ne le tracasse pas plus que ça. En ouvrant le score contre les Dragons gallois, il a rejoint Michel Platini dans l'histoire de l'Euro. Alors bien sûr, Platini a inscrit 9 buts, record absolu des championnats d'Europe des nations, en une seule édition en 1984. Il a fallu quatre Euros au triple Ballon d'Or pour revenir à sa hauteur. Mais il y est quand même parvenu. D'ailleurs, ces trois buts lors de cet Euro-2016 lui permettent de s'offrir un autre record. L'ancien prodige de Manchester United est en effet le premier joueur à inscrire un but lors de quatre éditions différentes de l'Euro. Il en avait marqué deux en 2004, un en 2008, trois en 2012 et désormais trois dans l'Euro 2016. Forcément, Cristiano Ronaldo ne fait pas seulement marquer l'histoire des championnats d'Europe des nations. Il marque aussi celle de sa sélection, dont il est le fer de lance depuis tant d'années maintenant. CR7, du haut de ses 31 ans, compte le plus de sélections avec le Portugal (132). Le plus de buts marqués (61). Et le plus de réalisations inscrites dans les tournois majeurs (12). Le sentiment Özil pas du tout rancunier lMesut Özil n'est pas rancunier pour un sou, bien au contraire. Eliminé de l'Euro-2016 en demi-finales par les Français (2-0), le milieu de terrain de l'Allemagne a tenu à rendre un vibrant hommage à la France, dans un message sur son compte Twitter. Il a certes regretté un manque de «chance de notre côté», mais s'est par la suite lancé dans une déclaration d'amour aux Bleus, aux Français, et à l'organisation du tournoi en général : «Félicitations à la France pour avoir été un grand pays hôte. L'équipe, et particulièrement la population, l'a bien mérité après toutes les discussions et les mesures de sécurité à travers le pays depuis novembre 2015». Et de conclure, en français dans le texte : «Adieu & merci France!». Le milieu d'Arsenal a accompagné son texte d'une photo de lui réconforté par le milieu français de la Juventus Turin, Paul Pogba, à la fin du match au stade Vélodrome de Marseille. La retraite Clap de fin pour Petr Cech lLe gardien Petr Cech a annoncé hier vendredi sa retraite internationale après 14 ans et 124 sélections sous les couleurs de l'équipe nationale tchèque. «Je n'ai pas envie de me retrouver dans une situation où je serais fatigué en plein milieu d'une campagne qualificative», a confié depuis Prague le joueur âgé de 34 ans. «J'aime faire les choses à 100%. Cette décision est définitive». Transféré l'été dernier de Chelsea à Arsenal, l'ancien N°1 Tchèque était indiscutable dans les buts tchèques, avec qui il a participé aux trois matches de l'Euro-2016 (un nul face à la Croatie, deux défaites contre l'Espagne et la Turquie). L'année dernière, Cech avait battu le record de capes, détenu précédemment par Karel Poborsky (118), et de «clean sheets» (matches sans prendre de but) en Premier League de David James, qu'il a porté de 169 à 178. Champion d'Angleterre (2005, 2006, 2010, 2012), vainqueur de la Ligue des champions (2012) et de la Ligue Europa (2013), Cech a également été désigné meilleur gardien européen (2005, 2007), tout en guidant la république Tchèque en demi-finale de l'Euro-2004. Il est rentré dans l'imaginaire collectif depuis sa fracture du crâne, après une violente collision avec Stephen Hunt, qu'il l'a poussé à porter un casque lors de chaque match depuis 2006. La fan zone Un mort en marge d'une rixe lUn homme est mort à Belfort, victime collatérale d'une rixe qui a éclaté à proximité d'une fan zone à l'issue de la demi-finale France-Allemagne de l'Euro-2016. La rixe a éclaté jeudi vers 23 heures sur une place du centre-ville de Belfort, à environ 300 mètres d'une fan zone où était diffusée la demi-finale France-Allemagne de l'Euro-2016. Un homme d'une soixantaine d'années, qui ne participait pas à l'affrontement, était attablé à la terrasse d'un hôtel lorsqu'il a reçu une table en fonte sur le visage. La victime, âgée de 62 ans et domiciliée dans le Territoire de Belfort, est décédée des suites de ses blessures vendredi vers 5h30, à l'hôpital de Belfort. Cinq personnes d'une trentaine d'années ont été placées en garde à vue pour être entendues.