Expression n Ce matin-là, Rachid, 42 ans, était de si bonne humeur qu'il déambulait dans le couloir de l'entreprise en sifflotant une chansonnette de Cheb Mami. Il croisa Djamila, une des employées des ressources humaines et celle-ci amusée, ne put s'empêcher de lui demander : - Oh ! Si Rachid, je ne savais pas que tu savais siffler aussi bien ! - Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas, Djamila… - Certainement Si Rachid… Certainement…. Et parmi ces choses ce qu'il nous vaut ces sifflements matinaux ! Il la regarda et lui sourit malicieusement. Et alors que la jeune femme croyait qu'elle allait être la première à découvrir la raison de la joie d'un de ses collègues, celui-ci lui mima le roulement d'une batterie, d'un tambour et d'une derbouka ponctué, le tout ponctué d'une pirouette et d'un claquement des pieds à la flamenco. Djamila éclata de rire et lui lança « olé ! » en s'en allant avec des hochements de tête. Rachid entra dans l'immense bureau qu'il partageait avec plusieurs collègues en lançant un tonitruant Essalam alaykoum. Méziane qui se trouvait près de la porte lui lança : - Rachid ? Ne me dis pas que c'est toi qui est derrière tout ce chahut dans le couloir. - Ce n'est pas du chahut, mon jeune ami, mais l'expression d'une joie intense. - Et une joie due à quoi si ce n'est pas trop demander ? - J'ai atteint mon but… - Tu as atteint ton but ? Quel but ? - Les gars ! ça y est ! Je l'aie eue ! leur lança-t-il. - Tu l'as eue ? s'exclama encore Méziane. Mais de quoi parles-tu ? - Ce n'est pas de quoi je parle mais de qui je parle. - Et de qui parles-tu ? - De Nora ! Je parle de Nora. - De quelle Nora parles-tu ? lui demanda à son tour Hamid qui parvint à lever son nez du dossier qu'il était en train d'étudier. - Nora, tu sais la belle brune qui coiffe toujours ses cheveux à la Mireille Mathieu. - Tu veux parler de cette fille aux hanches si généreuses et si harmonieuses qu'elles ressusciteraient un cadavre, pour reprendre les propos inspirés de Méziane ? demanda Hamid. - Oui. - Et tu dis que tu l'as eue ? - Oui. Cela s'est passé hier…Dans une chambre d'hôtel… Vous ne pouvez pas vous imaginer, les gars, la joie qui m'a submergée lorsqu'elle m'a dit qu'elle était prête à me suivre au bout du monde. Mais j'ai joué franc-jeu et je l'ai avertie… - Tu l'as avertie ? - Oui, je lui ai dit que j'étais marié et qu'elle n'avait pas à se faire d'illusion sur une éventuelle liaison qui durera dans le temps. - Et qu'a-t-elle répondu ? A suivre…