Trois ans de réclusion criminelle : c'est le verdict prononcé par le tribunal de Djelfa à l'encontre de 5 principaux prévenus accusés d'avoir organisé la fraude aux épreuves du baccalauréat. Deux autres personnes impliquées dans cette affaire ont bénédicié d'un non-lieu. Deux autres personnes parmi celles laissées en liberté provisoire ont été condamnées à deux ans de prison ferme. Elles doivent verser au trésor public 350 000 dinars chacun entre amendes et dommages. D'autres personnes impliquées dans cette affaire et qui avaient été laissées en liberté provisoire et sous contrôle judiciaire ont bénéficié d'un non-lieu. Les avocats, tout en estimant que le verdict est relativement clément, comptent faire appel. Une proposition d'intégration de textes pénalisant la fraude virtuelle dans le code pénal sera présentée au ministre de la Justice, garde des Sceaux dès la prochaine rentrée sociale. La semaine écoulée, Nouria Benghabrit est revenue une fois de plus sur le phénomène de la fraude qui avait marqué la première session du baccalauréat 2016. Pour lutter contre ce genre de fraude, la ministre promet de nouvelles mesures. «A la rentrée, nous allons demander l'introduction de nouvelles dispositions dans le code pénal pour adapter ainsi la loi aux nouvelles technologies de l'information et surtout sanctionner les fraudeurs à tous les examens de l'éducation nationale». La ministre a expliqué que cette réflexion portant sur la pénalisation des actes de fraude commis par Internet fait suite aux fuites des sujets du baccalauréat sur les réseaux sociaux. «Il y a eu arrestation des inspecteurs de l'Office national des examens et des concours impliqués dans ce scandale. Mais j'estime que même les détenteurs de pages facebook qui ont diffusé les sujets puis leurs corrections devront être sanctionnés et punis pour leurs actes, car je considère que la photographie d'un sujet puis sa mise en ligne est un vol et une tentative avérée de vol», a-t-elle encore soutenu.«Un travail avec le ministre de la Justice permettra d'introduire une sorte d'adaptation des textes du code pénal aux développements technologiques actuels et la fraude virtuelle qui se pratique», a-t-elle affirmé. Début juin, de nombreux candidats à l'examen du baccalauréat pour l'année 2015-2016, véritable sésame pour accéder aux études supérieures, avaient reçu directement sur leurs comptes facebook les sujets avant les épreuves ainsi que leurs corrections, déclenchant ainsi un scandale national. Le scandale des fuites de sujets a été dénoncé au plus haut sommet de l'Etat. le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait qualifié la fraude d'atteinte à la sécurité nationale».