Résumé de la 2e partie Tout se passait bien au Bon Samaritain, excepté un «détail» : l'augmentation du taux de mortalité dans le service des soins intensifs. Vingt-cinq patients moururent durant une période de six semaines, tous dans des circonstances similaires et tous lorsqu'Angelo travaillait. Pourtant, Angelo avait encore beaucoup de collègues et d'amis admirateurs qui ne se doutaient de rien et pensaient que les morts auraient pu être encore plus nombreuses sans les efforts héroïques d'Angelo pour sauver ces patients. Il s'était bâtit une réputation de «sauveur». Les membres de l'équipe de nuit au Bon Samaritain étaient constamment impressionnés par le fait que le premier infirmier arrivant dans la chambre lorsque l'alarme sonnait était invariablement Richard Angelo. Certains ne cachaient pas leur respect et leur admiration pour le jeune infirmier qui prenait toujours la situation en main et semblait savoir exactement ce qu'il fallait faire. D'autres infirmiers, au contraire, finirent par avoir des doutes. Ainsi, une infirmière, Lauren Ball, ne pouvait s'empêcher de penser que «quelque chose n'allait pas» avec Angelo. Il travaillait deux nuits par semaine avec elle et ne lui avait jamais donné de raison de se méfier de lui. En fait, il faisait tout ce qu'il pouvait pour qu'on l'apprécie. Mais Lauren Ball ne pouvait se débarrasser d'un sentiment de malaise. Tout au fond d'elle, elle sentait que le jeune infirmier, bien que doux et efficace, était lié à ces morts. Il était «trop beau pour être vrai», trop parfait. Une des patientes, Nancy Falabella, 67 ans, lui avait dit qu'elle n'aimait pas Angelo et qu'elle ne lui faisait pas confiance. Le fils de Mme Falabella expliqua même à Lauren Ball que sa mère lui avait dit : «Ne laisse pas cet infirmier barbu s'approcher de moi.» Le 11 octobre 1987, il y eut plus de morts que d'habitude. Et cette nuit-là, Angelo fut enfin découvert. La première victime fut Joseph Mirabella, 71 ans. Il avait été opéré pour un désordre intestinal et, à la surprise générale, il s'en était très bien remis. Dirigeant d'une compagnie de fabrication de portes en aluminium, M. Mirabella était un sacré bonhomme. Il paraissait si bien que sa famille rentra chez elle sans inquiétude. Il était en bonne santé lorsque Richard Angelo vint vérifier sa tension, une demi-heure après leur départ. A 1h 30 du matin, l'hôpital appela l'épouse de Joseph Mirabella pour la prévenir : il venait de décéder d'une crise cardiaque. La famille, affligée, en état de choc, retourna à l'hôpital. Angelo les accompagna à la morgue. Très religieux, il les réconforta en leur assurant que Joseph devait déjà être avec le «Père», puis les reconduisit vers la sortie. (à suivre...)