Explication Il est exigé de tout pays aspirant à faire partie de l?OMC de mener une lutte implacable. La question que beaucoup se sont posés au lendemain de l?annonce, en grande pompe, de la saisie de quelque 32 000 cassettes et CD contrefaits dans les quatre coins du pays, est de savoir pourquoi a-t-on attendu 2004 pour lutter concrètement contre le piratage. La réponse n?a pas tardé : «Cela est directement lié au processus d?adhésion de l?Algérie à l?OMC», a-t-on déclaré. C?est qu?il est exigé de tout pays voulant adhérer à cette organisation de lutter efficacement contre la contrefaçon. Cette condition a été récemment posée à la Russie dont le taux de piratage informatique est estimé à 87 %. En déclarant ainsi la guerre à la contrefaçon, l?Algérie espère convaincre les experts de l?OMC concernant ce volet, lors du prochain round. Notre pays «a d?ailleurs été félicité par les Etats-Unis pour les efforts fournis pour mettre la législation nationale relative à la protection de la propriété intellectuelle en conformité avec l?accord Adpic*», selon Amor Bouhnik, directeur général de l?Institut national de la propriété industrielle (Inapi). La lutte engagée par l?Algérie contre la contrefaçon s?explique aussi par son engagement à protéger la propriété intellectuelle à travers son adhésion aux différentes conventions internationales. A ce propos, M. Zentar a affirmé qu?il était «urgent pour l?Algérie, liée par des contrats de représentation avec une quarantaine de pays dans le domaine des droits d?auteur, de prendre à bras le corps ce problème avant son adhésion à l?OMC». Car «une fois l?Algérie admise à cette organisation, l?Etat serait alors responsable des contrefaçons et des piratages commis sur son territoire. Un juge d?un pays étranger, dont les produits auraient été copiés pourrait prendre une mesure conservatoire et ordonner la saisie de biens de l?Algérie comme un bateau ou un avion par exemple», a-t-il ajouté. Même si la lutte contre le piratage a accusé beaucoup de retard, les pouvoirs publics ne perdent pas espoir de «redresser la barre». Cela ne sera pas une mince affaire? (*) Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce.