Round n Les présidents américain, Barack Obama, et russe, Vladimir Poutine, se sont rencontrés lundi en marge du sommet du G20 en Chine, mais les deux puissances ne sont pas parvenues à trouver un accord sur la Syrie, selon une source diplomatique. La rencontre est intervenue après de nouveaux pourparlers lundi, entre le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et son homologue russe, Sergueï Lavrov, qui n'ont également pas pu déboucher sur un accord, en raison de divergences persistantes, a indiqué un diplomate américain. Dimanche, Washington avait accusé Moscou d'avoir «fait marche arrière» sur certains points dans les négociations, rendant impossible dans l'immédiat un accord de coopération entre les deux grandes puissances. Moscou et Washington, qui effectuent séparément des frappes contre les djihadistes en Syrie, sont notamment en désaccord sur le sort du président syrien, Bachar al-Assad, tandis que le régime de Damas continue de cibler l'opposition syrienne avec le soutien russe, autre pomme de discorde avec les Etats-Unis. Selon une source diplomatique qui s'exprimait après la rencontre entre les présidents américain et russe, il paraissait compliqué de trouver un accord. «Nous devrions avoir davantage de détails sur leurs discussions plus tard dans la journée», a déclaré le porte-parole à la sécurité nationale américaine, Ned Price. Le Kremlin a, de son côté, confirmé dans un communiqué la rencontre entre MM. Obama et Poutine, ajoutant qu'elle avait été précédée par un entretien entre les chefs de la diplomatie des deux pays, sans autre détail. La Maison-Blanche est réticente à associer M. Obama à un accord qui pourrait ne pas être respecté. De précédentes trêves en Syrie ont rapidement volé en éclats. M. Obama avait indiqué dimanche que les Etats-Unis abordaient les négociations «avec un certain scepticisme. Mais cela vaut le coup d'essayer», avait-il souligné. «Nos conversations avec les Russes sont importantes, car s'il n'y avait pas les Russes, Assad ne pourrait pas maintenir son offensive», avait-il ajouté, reconnaissant ainsi qu'en envoyant des troupes et des moyens aériens en Syrie, Poutine était devenu un acteur indispensable. La Maison-Blanche est aussi réticente à l'idée d'offrir à M. Poutine une occasion de gagner une légitimité internationale, alors qu'il soutient le régime de Assad, accusé d'avoir utilisé des armes chimiques. Les discussions à Hangzhou interviennent après une précédente série de pourparlers sur la Syrie, notamment les négociations marathon entre MM. Kerry et Lavrov, la semaine dernière à Genève, qui s'étaient achevées sans accord. La guerre en Syrie, qui a fait plus de 290 000 morts, a poussé à la fuite plusieurs millions de personnes depuis mars 2011, provoquant un désastre humanitaire qui a atteint les portes de l'Europe. R. I. / Agence L'EI de plus en plus aculé l Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a été chassé des dernières positions qu'il tenait le long de la frontière turque en Syrie, alors que le régime syrien assiégeait de nouveau les quartiers rebelles d'Alep. «Depuis Azaz jusqu'à Jarablos, notre (bande frontalière) de 91 km a été totalement sécurisée. Toutes les organisations terroristes ont été chassées», a annoncé, hier dimanche, le Premier ministre turc Binali Yildirim. Un peu plus tôt, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait affirmé que l'EI avait «perdu tout contact avec le monde extérieur après avoir perdu les derniers villages frontaliers entre la rivière Sajour et (le village d') Al-Raï», dans le nord du pays. Il s'agit d'un succès majeur pour Ankara, qui a lancé fin août une opération militaire dans le Nord syrien visant à la fois l'EI et les milices liées au parti kurde syrien PYD. Au moins 30 morts dans des attentats à la bombe l Une série d'attaques à la bombe a causé la mort, ce lundi, de 22 personnes dans au moins trois villes de Syrie tandis que 45 autres ont été blessées, selon l'agence officielle Sana. Les explosions ont eu lieu dans deux villes acquises au régime, Tartous sur le littoral occidental et Homs dans le centre, ainsi qu'à Hassaké, une agglomération du nord-est contrôlée en très grande partie par les forces kurdes. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les attentats ont visé des points de contrôle de l'armée du régime ou de la police kurde. Sur le pont Arzouna, à l'entrée de Tartous, un attentat-suicide à la voiture piégée a été suivi par l'explosion par un kamikaze qui a fait détonner sa ceinture d'explosif au milieu de la foule, faisant 11 morts et 45 blessés, selon l'agence. A Homs, à l'entrée de Zahra, un quartier majoritairement alaouite, la communauté chiite à laquelle appartient le chef de l'Etat Bachar al-Assad, une voiture piégée a causé la mort de deux personnes alors que sept autres ont été blessées, selon Sana.