En dépit de leurs divergences de fond sur le conflit syrien, le chef de la diplomatie américaine et son homologue russe semble s'être mis d'accord sur les modalités d'un cessez-le-feu provisoire en Syrie. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a annoncé hier à Amman avoir conclu "un accord provisoire en principe" avec son homologue russe Sergueï Lavrov sur les modalités d'une trêve qui "pourrait commencer dans les prochains jours" en Syrie. Pendant ce temps, un double attentat à la voiture piégée a frappé hier le quartier Al-Zahra à Homs faisant au moins 46 morts et des dizaines de blessés, la plupart des civils, selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Parallèlement, les combats meurtriers se poursuivaient sur tous les fronts entre différents groupes en conflit. À ces derniers vient s'ajouter l'implication militaire des grandes puissances dans le conflit : la Russie soutient le régime avec son aviation, et la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis frappe l'EI. Et depuis une semaine, la Turquie bombarde les forces kurdes syriennes près de sa frontière. Ainsi, cette situation très complexe rend très difficile la mise en application d'un accord qui soit agréé par l'ensemble des protagonistes pour une trêve, malgré les efforts de l'ONU et surtout des Etats-Unis. En dépit de cela, John Kerry, qui se veut optimiste, a annoncé hier, avant son entretien avec le roi Abdallah de Jordanie, qu'il avait une nouvelle fois parlé au téléphone à son homologue russe Sergueï Lavrov : "Nous sommes parvenus à un accord provisoire en principe sur les termes d'une cessation des hostilités qui pourrait commencer dans les jours qui viennent." Il a tenu à préciser que "ce n'est pas encore fait et je prévois que nos présidents, le président Obama et le président Poutine, pourraient bien se parler dans les prochains jours afin de tenter d'achever ce travail". "Nous sommes plus proches aujourd'hui d'un cessez-le-feu", a quand même assuré John Kerry qui plaide depuis plusieurs jours auprès de Moscou pour la mise en œuvre de ce volet de l'accord international conclu à Munich les 11 et 12 février. Pour rappel, la trêve, qui était censée entrer en vigueur vendredi dernier conformément à cet accord, a été ignorée par les belligérants. Avec le régime jugeant difficile la mise en application de la trêve, l'opposition syrienne posant des conditions quasiment irréalisables et les groupes djihadistes hors de contrôle, il est difficile de concevoir une trêve. Ceci étant, la Turquie, farouchement hostile au régime Assad, a elle affirmé qu'elle se réservait le droit de mener "toutes sortes d'opérations" militaires contre les forces kurdes en Syrie, qualifiées de "terroristes". De son côté, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a reconnu que ses efforts pour réunir les protagonistes et trouver une solution politique étaient compliqués. Merzak T./Agences