Evocation n «Frères et compagnons» consacre ses pages au soutien d'une frange de la population vivant en Algérie, une minorité d'Européens et de Juifs. Un hommage à ceux et à celles qui ont adhéré à la cause algérienne pour l'indépendance a été rendu au cours dune rencontre à la librairie de l'ANEP Chaïb Dzaïr, devant une assistance avide de connaître l'histoire, le parcours de ces gens qui, aux côtés du peuple algérien, se sont sacrifiés pour que l'Algérie soit affranchie du joug colonial. C'est en présentant son livre «Frères et compagnons», un dictionnaire paru aux éditions «Dar Khettab», que l'auteur, Rachid Khettab, sociologue de formation, a salué la mémoire de ces personnes qui ont combattu pour la liberté et l'indépendance de l'Algérie. L'hommage s'est articulé autour d'un livre, et celui-ci se présente comme une évocation de noms de ces militants non musulmans, des Européens de confession chrétienne ou juive. En d'autres termes, Rachid Khettab dresse dans son livre une liste dans laquelle figure par ordre alphabétique la biographie de près de 250 noms ayant participé et contribué d'une façon héroïque au triomphe de la guerre de Libération nationale. Au sujet de son livre, Rachid Khettab dira : «Ces militants proviennent de trois classes sociales. La première concerne les libéraux chrétiens. La deuxième, des syndicalistes et communistes. Et la troisième, les libéraux indépendants.» Celui qui salue le courage et l'engagement de toutes ces gens tient à nuancer sur le soutien étranger à la lutte de Libération nationale. «Nous avons tendance à confondre entre le soutien de la communauté internationale et celui de la population issue de la minorité d'origine européenne ou de confession juive qui vivait en Algérie», dit-il, et de poursuivre : «La société algérienne des années cinquante était cosmopolite, composée d'une grande majorité d'Algériens d'origine arabo-berbère, qui était principalement de confession musulmane, et d'une minorité d'origine européenne et juive. Certains parmi cette dernière se considéraient comme algériens à part entière, d'où d'ailleurs leur engagement total pour la cause algérienne.» Parmi toutes ces personnes qui ont combattu d'une manière inconditionnelle pour l'indépendance dès ses premières heures, et ce, aux côtés de leurs frères et sœurs d'origine musulmane et arabo-berbère, on peut citer : Maurice Audin, Frantz Fanon, Henri Maillot, Fernand Yveton, Claudine et Pierre Chaulet, Henri Alleg, Mgr Duval, Mgr Scotto, Annie Steiner…L'auteur indique que ces derniers adhéraient à un projet d'intégration à une nation, à une citoyenneté à bâtir, à un pays à reconstruire. C'est dire que la Révolution du 1er Novembre, qui repose sur un idéal universel de droit, de justice, de liberté, et de dignité humaine, a eu beaucoup de sympathisants appartenant à différentes ethnies et religions. Premier du genre, «Frères et compagnons», qui consacre donc ses pages au soutien d'une frange de la population vivant en Algérie, une minorité d'Européens et de Juifs, offre en annexe des documents inédits de textes de loi, ainsi que des photographies. Et à travers ce livre, l'auteur permet au lecteur de «connaître tout en leur rendant un hommage appuyé, ceux qui ont combattu avec leurs frères algériens au profit d'une cause juste».