Nécessité n La réduction du sucre et du sel dans les produits alimentaires est devenue une question «urgente» à prendre en charge, selon le ministre du Commerce. La bonne dose à ne pas dépasser en sucre et en sel n'est pas nécessairement respectée par les fabricants des aliments produits localement. Profitant d'un vide juridique, les producteurs respectent rarement, ou pas du tout, le seuil maximum toléré de sel, de sucre et de gras. Bakhti Belaïb semble prendre conscience de l'urgence de réglementer ce trio devenu un ennemi mortel pour notre santé. Il a parlé, hier, d'une utilisation excessive du sucre, des matières grasses et du sel dans le produit alimentaire estimant que la réduction de ces matières était une question «urgente» à prendre en charge. Lors d'une rencontre avec les associations de protection du consommateur consacrée à la présentation de l'arrêté ministériel sur l'étiquetage nutritionnel, Belaïb a reconnu «le déficit» qu'accuse l'Algérie en matière de normes régissant l'utilisation du sucre, du sel et des matières grasses et leur teneur dans les produits alimentaires. «Notre déficit en matière de normalisation est considérable. La protection de la santé et de l'économie nationales dépend très largement des normes qu'on peut instituer pour se rattraper», a-t-il estimé. Outre l'élaboration d'un nouveau décret encadrant l'utilisation de ces matières dans les produits alimentaires, ajoute-t-il, des campagnes de sensibilisation des consommateurs, souvent inconscients des dangers qu'induit la consommation excessive de ces matières sur leur santé, doivent être organisées. «Nous consommons des produits avec un excès (de sucre ou de sel ou de matières grasses) qui dépasse les normes admises à l'échelle mondiale. Nous travaillons à ramener ces ingrédients aux normes internationales», a souligné, pour sa part, le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère. Une prise en charge qui arrive un peu en retard au vu de l'ampleur qu'a prise l'utilisation de sucre, de sel et des matières grasses, de manière démesurée, dans l'industrie agroalimentaire nationale. Ce qui n'a pas été sans conséquences sur nos enfants, notamment, dont l'incroyable augmentation d'obésité, de diabète, de maladies du foie ou de certains cancers. Selon une étude présentée par le ministère de la Santé, l'Algérien consomme trois fois plus de sucre et de matières grasses par rapport aux normes appliquées mondialement. Par ailleurs, dans le cadre de la présentation du nouvel arrêté relatif à l'étiquetage nutritionnel, le directeur de la qualité et de la consommation au ministère du Commerce a fait savoir que l'indication de la valeur nutritive doit être portée à la connaissance du consommateur. Ainsi, les déclarations nutritionnelles obligatoires concernent la valeur énergétique et les quantités de protéines, de glucides, de sucres totaux, de lipides, de graisses saturées et de sel. Selon Sami Koli, le projet de texte permettra de fournir au consommateur des renseignements fiables et précis sur une denrée alimentaire afin qu'il puisse faire son choix de manière raisonnée et éclairée.