Conflit n L'armée syrienne a annoncé une réduction de ses bombardements sur les quartiers rebelles d'Alep, que le régime et son allié russe visent sans relâche depuis le début d'une vaste offensive il y a deux semaines. L'armée du président Bachar al-Assad a annoncé avoir décidé une réduction des bombardements à la suite de l'avancée des forces prorégime dans les quartiers d'Alep tenus par les insurgés, situés dans l'est de la grande ville du nord de la Syrie et où vivent environ encore 250 000 personnes. Selon le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, «des forces du régime syrien ont progressé du centre d'Alep vers Bustan al-Basha, un quartier du nord de la ville tenu par les rebelles». «Il y a des combats intenses mais pas de frappes aériennes, celles-ci se concentrant sur les limites sud de la ville d'Alep», a-t-il déclaré. Les forces prorégime ont progressé dans le centre, dans le nord et dans le sud de l'ancienne capitale économique de la Syrie. Depuis l'annonce le 22 septembre, par l'armée, de l'offensive pour reprendre les quartiers d'Alep tenus par les rebelles, de très violents bombardements ont tué 270 civils, selon l'OSDH, et détruit des infrastructures civiles dont le principal hôpital. La violence de l'assaut sur Alep avait amené Washington à annoncer lundi l'interruption de ses discussions avec Moscou sur le rétablissement d'un cessez-le-feu. Dans un contexte international très tendu, de nouveaux efforts diplomatiques se déploient pour tenter d'avancer vers une solution de la crise syrienne. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a appelé son homologue russe Sergueï Lavrov, hier mercredi, pour parler de la Syrie. Des responsables américains se sont évertués à expliquer que cet appel, à la demande de l'Américain, ne marquait pas un virage à 180 degrés de la diplomatie américaine et que les «pourparlers bilatéraux» restaient suspendus. «Les contacts persistent», a expliqué Mark Toner, porte-parole du département d'Etat. M. Toner s'est vu opposer un barrage de questions des journalistes surpris du geste de M. Kerry, seulement 48 heures après que Washington a fait savoir son exaspération envers l'attitude de Moscou sur le dossier syrien. «Mon argument c'est que, au contraire, il serait quasiment irresponsable pour nous de couper court à toute conversation avec le ministre des Affaires étrangères Lavrov et les Russes à l'avenir», a expliqué M. Toner. M. Kerry avait déjà insisté sur le fait qu'il continuerait à chercher une solution diplomatique à la sanglante guerre civile syrienne, y compris avec les Russes. A Moscou, le ministère des Affaires étrangères a confirmé l'appel et les sujets abordés. Russes et Américains travaillaient depuis plusieurs mois à tenter de trouver une solution à la guerre en Syrie, où le conflit a tué plus de 300 000 personnes depuis 2011 et entraîné la pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.