Retrouvailles n Le derby maghrébin qui opposera demain l'Algérie à la Tunisie pour le compte de la 2e journée du groupe B de la CAN, se jouera certainement sur de petits détails. Malgré leur défaite lors du premier match, les joueurs tunisiens ont gardé la sérénité et leur séance d'entraînement au lendemain du revers face aux Sénégalais était ouverte à tous les journalistes, dont les Algériens qui ont approché plusieurs joueurs pour les interviewer. Cette ouverture a d'ailleurs permis au directeur technique national, Toufik Korichi de suivre la séance, lui qui est chargé d'établir un rapport sur le prochain adversaire des Verts. Le staff technique a lui aussi, faut-il le rappeler, tenu à suivre le deuxième match de la première journée entre le Sénégal et la Tunisie. Pour sa part, Leekens a probablement des renseignements un peu plus précis sur cette sélection tunisienne dont il connaît plusieurs joueurs qu'il a coachés il y a dix-neuf mois. Evidemment, Henrik Kasperczak, le sélectionneur des Aigles de Carthage a apporté des changements dans son équipe et il compte le faire plus précisément pour ce match contre l'Algérie, car il joue pratiquement ses dernières cartes dans cette CAN. Ainsi, la confrontation tactique entre Leekens et Kasperczak constituera le match dans le match demain. Les défenses des deux sélections ont montré des signes de faiblesse, mais les attaques ont réagi différemment : les Algériens, plus efficaces, les Tunisiens moins réalistes. Les Verts ont montré moins de cohésion, les Tunisiens plus compacts. Ça se jouera donc sur peu de choses, d'un côté comme de l'autre. Car c'est ça aussi un derby. Cela dit, à la veille de la rencontre contre la Tunisie, les Verts ne sont pas en possession de tous leurs moyens. Les nouvelles provenant de Moanda, lieu d'hébergement et de séjour de notre sélection nationale au Gabon, ne sont pas très rassurantes. En effet, la journée d'hier a été marquée par les absences du gardien Raïs Mbolhi et de l'attaquant Islam Slimani à la séance d'entraînement, qui a eu lieu dans l'après-midi et ouverte à la presse durant les quinze premières minutes. Cette séance a été précédée par une autre séance, celle-là s'est déroulée en salle de musculation sous l'œil attentif du préparateur physique, histoire de maintenir les muscles en veille, en prévision des deux matches qui restent et qui s'annoncent bien difficiles. La nouvelle de la blessure du gardien Mbolhi, qui a dû quitter la séance d'entraînement après quelques instants, ajoutée à celle de Soudani qui souffre d'une élongation à la cuisse, et donc out pour le match de demain contre la Tunisie, ont créé une sorte d'état d'alerte au sein de l'équipe. Même sentiment pour Slimani qui s'est contenté de légers exercices au sol, alors que ses coéquipiers se sont entraînés à fond sur le terrain mitoyen à leur lieu d'hébergement. Toutes ces données ne rassurent pas à la veille d'une rencontre, un derby maghrébin fratricide contre la Tunisie qui jouera son va-tout, après sa défaite lors de la première journée contre le Sénégal qui occupe la première place de ce groupe B. Aux dernières nouvelles, Raïs Mbolhi, qui a ressenti des douleurs au genou, devrait reprendre sa place dans l'équipe, même si le sélectionneur national, Georges Leekens, avait annoncé qu'il était venu au Gabon avec 23 joueurs, tous opérationnels, et non pas la moitié de l'effectif. Cela signifie, qu'en cas de défection, n'importe quel autre élément pourra entrer sur le terrain, y compris Mokhtar Belkhiter dont certains ont annoncé la mise à l'écart définitive de l'équipe. Insensé. Certes, le joueur est passé à côté lors du match contre le Zimbabwe, mais il n'était pas le seul à blâmer. De plus, en cas de besoin, il sera sollicité au même titre que ses autres coéquipiers, car on ne sait jamais ce qu'il peut advenir. Cette situation est certainement embarrassante pour un sélectionneur obligé de trouver les bonnes solutions à quelques heures de cette confrontation contre les Aigles de Carthage, où l'erreur n'est plus permise. A. Salah-Bey Groupe D (1re journée) Le Ghana engrange, L'Egypte et le Mali dos à dos Le Ghana a tenu son rang de favori contre l'Ouganda (1-0) pour prendre les commandes du groupe D, devant le Mali et l'Egypte qui se sont neutralisés (0-0) hier à Port-Gentil, pour leur entrée en lice en Coupe d'Afrique des nations. Une chaleur suffocante, une pelouse délabrée et un adversaire à l'affût du moindre relâchement : tous les ingrédients étaient réunis pour faire vivre au Ghana la même mésaventure que le Gabon, l'Algérie et la Côte d'Ivoire, trois favoris tenus en échec par plus petit. S'ils n'ont pas brillé, les Black Stars ont su éviter l'écueil. Conquérants en 1re période mais brouillons en 2e, ils se sont contentés d'un penalty d'Andre Ayew (32e) pour s'imposer. «Les premiers matches sont toujours difficiles, beaucoup de joueurs tirent la langue, mais ça se joue au mental, on a su être solides», s'est félicité le buteur. Seule ombre au tableau, la blessure du défenseur Baba Rahman, la pépite de Schalke 04. «Nous verrons dans les prochains jours. C'est du 50/50» pour la suite, a concédé Avram Grant, son sélectionneur. Pour les Ghanéens aux ambitions de sacre affirmées, la montée en puissance devra passer par une bonne prestation face au Mali, leur prochain adversaire samedi. Mais gare aux Aigles ! Les Maliens ont failli gâcher le retour des Egyptiens, absents de la CAN depuis sept ans. Dominateurs physiquement, ils n'ont pas été loin de faire craquer la nation la plus titrée du continent, au point d'avoir des regrets au coup de sifflet final. «On a un peu de frustration», a confié l'attaquant Bakari Sako. Mais «c'est de bon augure pour la suite», a-t-il ajouté en mettant l'accent sur la performance collective des Aigles. El-Hadary, de son côté, pourra continuer à défier le temps et améliorer son record s'il reste dans les cages contre l'Ouganda samedi. R. S. L'impression Grant : «Content de cette victoire» Avram Grant, l'entraîneur du Ghana s'est montré satisfait à la fin du match. «Il est clair que nous pouvons mieux jouer. En première période, nous avons dominé les échanges mais en deuxième période, nous avons compris que le résultat était plus important que la manière et nous avons enfin joué pour gagner. Nous avons raté deux ou trois occasions mais ce qui compte, c'est qu'au final je sois content de ce que nous avons accompli et des progrès que nous avons faits. Ce n'était pas facile de jouer sur ce terrain. Nous avons bien fait tourner le ballon mais le temps est humide. (sur la blessure de Baba Rahman) Il va nous falloir attendre avant de savoir. Je dirai qu'on est à 50/50 mais nous verrons dans les prochains jours». La longévité El-Hadary, 44 ans, le plus âgé de l'histoire de la CAN Le gardien Essam El-Hadary, un monument de la sélection égyptienne, est devenu à 44 ans le joueur le plus âgé à disputer une phase finale de la Coupe d'Afrique des nations après son entrée en jeu contre le Mali, mardi à Port-Gentil. El-Hadary, qui a soufflé ses 44 bougies dimanche, efface des tablettes son compatriote Hossam Hassan, qui n'avait «que» 39 ans, 5 mois et 24 jours quand il avait établi le précédent record en 2006. Remplaçant au coup d'envoi, il est entré en jeu à la 25e minute après la blessure du titulaire Ahmed El-Shenawy. Avec les Pharaons, Essam El-Hadary a remporté quatre CAN (1998, 2006, 2008, 2010). L'Egypte fait son grand retour dans la compétition qui réunit les meilleures nations africaines après sept ans d'absence, avec un match contre le Mali pour la première journée du groupe D. Le constat Sredojevic : «L'expérience a fait la différence» Le sélectionneur de l'Ouganda, Milutin Sredojevic, estime que l'inexpérience a joué un mauvais tour à son équipe. «Cela fait 39 ans qu'on n'avait pas participé à la CAN et en première période, on a senti notre vulnérabilité. Nous avons payé cher pour une erreur qu'il est difficile d'expliquer. C'est à l'expérience qu'on reconnaît les grands joueurs et c'est grâce à elle que (le capitaine du Ghana, Asamoah Gyan, ndlr) a obtenu le penalty, qu'André Ayew a converti. A la mi-temps, on a enfin compris qu'on était entré dans la cour des grands. Ce qui nécessite une prise de conscience de chacun, une réelle gestion des joueurs, et d'apporter du relief à notre jeu. Le Ghana, avec son expérience, a su gérer la pression. Nous avons tenté beaucoup mais hélas, sans que cela n'ait de succès. Notre niveau physique est suffisant pour ce type de compétition mais il y a d'autres secteurs que nous devons améliorer. Avec des géants comme l'Egypte et le Mali qui nous attendent, nous allons nous donner à 200% afin d'aller le plus loin possible».