Mesure préventive visant à régler les conflits pouvant survenir en milieu familial et éviter le recours à la justice, le dispositif de la médiation familiale, mis en place par les pouvoirs publics, va bientôt entrer en vigueur. Il devrait contribuer à la réduction du nombre des divorces et protéger les personnes âgées en les maintenant dans leur environnement familial. C'est ce qu'a annoncé, jeudi dernier, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem. Le ministère a mobilisé, à cet effet, des équipes composées notamment de sociologues, de psychologues et de juristes. L'objectif étant de résoudre les conflits familiaux et garantir la cohésion familiale et sociale, a indiqué Mme Meslem lors d'une rencontre avec les directeurs des établissements spécialisés de son secteur. En 2016, un service de médiation familiale et sociale a été ouvert au niveau de chaque direction de l'action sociale (DAS) à travers les différentes wilayas pour contribuer à la réduction du nombre de divorces et pour la protection des personnes âgées en les maintenant dans leur environnement familial, a rappelé la ministre. La médiation familiale est une mesure préventive visant à régler les conflits pouvant survenir en milieu familial et éviter le recours à la justice, a expliqué Mme Meslem, annonçant des campagnes de sensibilisation en vue d'expliquer cette procédure et son rôle dans le règlement des conflits familiaux. Il faut dire que les mariages sont en net recul en Algérie, alors que les divorces affolent les statistiques qui citent, de source judiciaire, 60% de cas de séparations. Selon des chiffres de l'Office national des statistiques (ONS) quelque 369 074 unions ont été contractées en 2015, volume en baisse de 4,5% par rapport à l'année précédente; alors qu'il a été dénombré 59 909 ruptures au cours de la même année, soit un léger fléchissement de l'ordre de 1,5 % par rapport à 2014. En d'autres termes, le taux de divorces, qui est obtenu à partir de la division de nombre de divorces par le nombre de mariages, est passé de 15,75% en 2014 à 16,23% en 2015, confirmant que le phénomène des ruptures ne cesse de s'allonger jusqu'à susciter la curiosité des juristes et des spécialistes en sciences sociales. Pour faire simple, il y a lieu de dire que le nombre d'unions contractées est en recul alors que le nombre de ruptures d'unions est en augmentation, une réalité qui tend à se banaliser pour remettre en cause la sacralité du mariage qui, de tout temps, a caractérisé l'équilibre au sein des familles traditionnelles. Ceci traduit une situation où les liens du mariage ne sont plus qu'éphémères, par la faute des hommes (pour la plupart des cas de répudiation), ou à l'initiative des femmes (qui recourent à la procédure de la khol'a). L'institution du mariage n'est plus ce qu'elle était, elle ne tient plus qu'à un oui ou à un non du couple pour mettre fin à l'union sacrée et parfois pouvant être décidée pour un motif aussi futile que saugrenu, sans que soient mesurées les répercussions de la séparation sur les familles et sur l'équilibre des enfants.