L'Avechniw (Maître d'Ahellil), Moulay Slimane Seddik, a invité les jeunes à se rendre à Timimoune pour faire «la traversée» de Mouloud Mammeri et saisir l'importance de l'effort qu'il avait fourni pour dépoussiérer cette facette de la culture algérienne. Présent à Tizi-Ouzou, dans le cadre de la célébration de l'année du centenaire de la naissance de l'écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri, Moulay Slimane Seddik, qui avait servi de guide à Mammeri pour son travail sur l'Ahellil du Gouarra, a indiqué, hier à l'APS, qu'il «souhaite voir des collégiens et des lycéens notamment se rendre à Timimoune pour vivre les conditions climatiques difficiles dans lesquelles avait vécu Mammeri pour préserver l'Ahellil du Gourara et le propulser sur la scène nationale et internationale».Selon Moulay Seddik «il serait malheureux que les jeunes Algériens, et particulièrement ceux de la Kabylie, région natale de Mouloud Mammeri, ne se rendent pas à Timimoune pour apprécier vraiment la valeur de ce grand homme qui, 7 ans durant, subissait les fortes chaleurs du Sahara, les vents de sable et partager notre pain quotidien, pour dévoiler cette facette de notre riche patrimoine», insiste-t-il.Ce même ancien Avechniw qui organisait les rendez-vous avec les troupes d'Ahellil de toute la région de Gourara, pour Mammeri, témoigne : «La journée nous partions à la rencontre des troupes d'Ahellil pour enregistrer les chants et la nuit, nous travaillions à la traduction des poèmes déclamées en Zénète. Ce travail de traduction effectué à la lueur des bougies, se poursuivait jusqu'à 2 heures voire 3 heures du matin. Le lendemain à 7h30 nous reprenions la route vers d'autres régions et d'autres découvertes.» «Mammeri savait reconnaître les rythmes de Gumbri de chaque région du Gourara». Les sept ans qu'il avait passés dans le Gourara pour les besoins de son travail anthropologique sur l'Ahellil du Gourara ont marqué Mouloud Mammeri qui avait l'oreille musicale fine et savait distinguer, dès les premières notes jouées avec cet instrument à trois cordes pincées, la région de la troupe qui les interprète, témoignent des gens qui l'ont côtoyé.