Nouveau n Contrairement aux années précédentes, le choix des imams qui vont officier la prière des «tarawih» dans les mosquées d'Europe s'est fait sur la base d'un concours national. Outre la maîtrise des règles de la psalmodie, les aptitudes à diffuser un discours religieux «modéré et éclairé» ont été des critères déterminants dans le choix des candidats afin de «donner la meilleure image possible de l'Islam», a expliqué hier mardi le ministre des Affaires religieuses et des waqfs. Mohamed Aïssa a mis l'accent, dans ce sens, sur le rôle important des imams dans les mosquées qu'ils encadrent afin de «répandre la culture de cohabitation, propager le message authentique des préceptes de l'Islam pour lutter contre toute forme de fanatisme et d'extrémisme et aider la communauté nationale résidant à l'étranger et les musulmans d'origine française à mieux s'intégrer dans leur société». L'année dernière, ils étaient au total 120 imams à partir officier la prière des «tarawih» dans plusieurs mosquées et salles de prière, dans le territoire français, sous la tutelle de la mosquée de Paris. Ces imams peuvent également animer des causeries (dourous) durant tout le mois sacré, mais ne peuvent en aucun cas faire les prêches du vendredi, mission incombant exclusivement aux imams détachés pour une durée plus longue, qui sont au nombre d'une centaine. Un des critères principaux dans le choix des imams pour une mission en France est la maîtrise de la langue française, dans la mesure où la majorité des fidèles est une population de jeunes, nés en France ou résidents depuis plusieurs années, ou des populations qui ne connaissent pas bien l'arabe. Les imams sélectionnés pour cette mission bénéficient d'hébergement, de billets gratuits et de primes en devise. Ce personnel pourra également bénéficier de dons de généreux fidèles de la communauté algérienne établie en Europe. On comprend dès lors mieux pourquoi le nombre d'imams se bousculant pour être parmi les heureux gagnants est de plus en plus important. Ils sont cette année 650 candidats a avoir participé à ce concours organisé par le ministère des Affaires religieuses et des Waqfs. Les imams retenus pour cette mission seront envoyés notamment en France, en Belgique, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Italie, au Canada et aux Etats-Unis. L'expérience de la coopération entre l'Algérie et la France dans ce domaine constitue un «exemple pour les pays des deux rives de la Méditerranée», a estimé Mohamed Aïssa. Il a rappelé, dans ce contexte, que la dernière réunion du groupe de travail mixte, installé fin 2014, avait souligné la nécessité de poursuivre la formation des imams pour les mosquées de France et le renouvellement des programmes de formation destinés aux mourchidines qui travaillent dans les prisons, l'armée et les hôpitaux. La France a de son côté besoin des imams algériens pour que les musulmans français puissent «pratiquer leur religion dans des conditions dignes», avait reconnu dernièrement le responsable du bureau central des cultes au ministère de l'Intérieur français. Ce dernier a expliqué que les autorités françaises comptent beaucoup sur l'aide précieuse des imams algériens pour répondre aux besoins de la population française.