Résumé de la 2e partie n Arnie connaissait deux ou trois petites choses sur ces règlements écologiques… et comment les ignorer. Il fallait reconnaître que ces trois-là, Arnie, jusqu'à présent, les avait étonnamment peu impressionnés. Mais, maintenant que sa maison se dressait et que toute l'île pouvait voir exactement ce dont il était capable, de quelle étoffe il était fait, et ce qu'il valait, les choses allaient un peu changer. Arnie se gara devant le porche de chez Beston et descendit de voiture. — Hé, Bert, voilà Mr Huxtable, annonça le gros au type reptilien. Arnie, jusque-là tout disposé à sourire avec magnanimité aux trois épaves du banc, pinça les lèvres. — Huxtower, corrigea-t-il. — Comment ça marche, votre affaire de gelée ? Ed donna un coup de coude dans les côtes de Bert : — De shérifs, Bert, de shérifs. Il est pas dans la gelée. , D'une démarche délibérée, Arnie entra dans le magasin Beston. Son pas royal le conduisit devant le mur du fond en quinze secondes, mais la boutique ne contenait rien qu'il ait envie d'acheter. II ressortit, passant devant les trois amis sans le moindre commentaire. Quelques minutes plus tard, Arnie s'affala dans le fauteuil de jardin en teck rembourré disposé sur sa terrasse, contempla l'océan, et soupira. En ce jour de juillet, la mer était parfaitement calme, sans une ride. Cependant, alors qu'Arnie l'observait, une vague longue et lente s'abattit sur la plage, puis se retira en emportant une quantité de sable considérable. C'était bien là ce qu'Amie aimait dans la mer sa puissance. Elle lui rappelait la sienne. Ici était sa vraie place. Regagnant sa nouvelle demeure de verre et d'acier, Arnie enfila un maillot de bain avant de descendre quatre à quatre les marches qui conduisaient à la plage. Il plongea, refit surface, et entama une brasse lente sur l'eau, flottant comme un ballon dans l'eau fortement salée. Exactement ce dont il avait besoin. La mer. S'étant retourné, Arnie se laissa aller sur le dos. L'eau le léchait, le nettoyait. II n'en avait pas seulement besoin, il le méritait. Pour Arnie Huxtower, c'était la vie même. Enfin. Il nagea jusqu'à la rive, et s'assit sur le sable, laissant ruisseler sur sa peau les gouttelettes salées qui le rafraîchissaient et le purifiaient. Arnie n'avait pu revenir sur l'île de Nashtoba le week-end précédent. Quelques difficultés juridiques avaient surgi, qui exigeaient toute son habileté. Heureusement pour Arnie, ces questions ne constituaient plus le même problème qu'autrefois — depuis qu'il avait su persuader sa fille unique de quitter son professeur de mari pour épouser un juge. Mais, tout de même, ç'avait été une semaine infernale. Le juge avait la frousse, sa fille parlait de le quitter lui aussi ; et il avait fallu qu'Arnie leur serre un peu la vis pour que ces deux-là se réconcilient. Oui, ç'avait été une semaine infernale, et, lorsqu'elle toucha à sa fin, Arnie avait plus envie que jamais de retrouver son île. Cette fois, alors qu'il parcourait en voiture la rueprincipale, il vit une TR-6 décatie garée devant chez Beston. A suivre