Démenti encore un enfoncé dans l?argumentaire de Bush et consorts à propos de l?arsenal de Saddam. Contrairement aux affirmations de l'administration Bush pour justifier la guerre, l'Irak n'avait ni stocks ni programmes d'Armes de destruction massive (ADM) au moment de l'invasion américaine en 2003, affirme un rapport officiel américain publié hier. A moins de quatre semaines de l'élection présidentielle américaine, ce document d'un millier de pages contredit l'argumentaire de George W. Bush, qui n'a eu de cesse de justifier la guerre par la présence d'ADM ou de programmes d'ADM en Irak. «Fin 1991, les Irakiens s'étaient débarrassés d'à peu près toutes leurs armes», a souligné devant la presse un haut responsable américain sous le couvert de l?anonymat, peu avant une présentation du rapport au Congrès par le chef du Groupe d'Inspection en Irak (ISG), Charles Duelfer. Créé en juin 2003, ce groupe comprend 1 400 experts américains et britanniques. Selon Charles Duelfer, les programmes de fabrication d'ADM étaient même moins avancés en 2003, quand la guerre a commencé, que lorsque lui-même, alors inspecteur de l'ONU, avait quitté l'Irak avec les autres spécialistes du désarmement des Nations unies en 1998. Les capacités nucléaires de l'Irak, loin d'être reconstituées comme l'avait répété Washington avec insistance avant l'invasion du pays, «se dégradaient au lieu d'être maintenues» et auraient nécessité plusieurs années de travail pour être reconstruites, selon le haut responsable américain.