Résumé de la 12e partie n Bélaid prit une douche, enfila les vêtements de son cousin Bachir et s'attabla pour le petit-déjeuner. Bélaid s'essuya le visage avec sa main droite et soupira : — Ah ! Mon frère Bachir... Cela fait si longtemps que je n'ai pas vu El makrout, Lemsemmen, lesfendj, tighrifine... Des plats dont j'ai oublié la saveur mais que je vais redécouvrir bientôt. Quant au plafond que je regarde sans cesse... C'est une autre histoire... C'est la première fois depuis tant d'années que je m'apprête à manger sans risquer de recevoir un obus sur la tête... Ce fut Ghania, sa mère qui le rassura : — La guerre est finie mon fils ! Il n'y a plus d'obus... Et tu es parmi les tiens...Il ne t'arrivera plus rien.... — Oui... Je sais... je sais... mais j'ai du mal à le croire... Il but une gorgée de café, puis se saisit d'un beignet qu'il se mit à examiner. — Ils sont bien faits ces beignets... C'est Dahbia qui les a préparés ? Comme personne ne lui répondit, il se mit à regarder tous ceux qui étaient dans la pièce : son père, sa mère Ghania, son cousin Bachir et les deux petits garçons de celui-ci. — Pourquoi me regardez-vous tous en silence ? Et à propos... Voilà plus de deux heures que je suis arrivé et je n'ai pas encore vu Dahbia ? Elle est malade ? — Euh... Elle n'est pas malade, fit Ghania... — Où est-elle alors ? — Elle est dans la maison de Cheikh Nafaâ... — Elle est dans la maison de Cheikh Nafaâ ? Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Qu'est-ce qu'elle fait dans cette maison ? — Euh... Elle est mariée à Mustapha, le fils de Cheikh Nafaâ, finit pas lâcher Bachir. Le beignet tomba des mains de Bélaid et finit sa course dans une petite soucoupe en bois contenant du miel. — Quoi ? hurla le maquisard. Dahbia s'est mariée avec le fils de Cheikh Nafaâ ? Tu es en train de plaisanter, Bachir ? — Non... Il n'est pas en train de plaisanter, Bélaid, intervint enfin, le vieux Abdellah. Nous t'avons attendu jusqu'à la fin de la guerre... Tous les moudjahidine sont revenus, sauf toi... nous te croyions mort. Comme le temps passait, nous avons fini par accepter la demande de notre voisin qui voulait Dahbia pour son fils Mustapha. — Mais c'est une catastrophe ! hurla Bélaid ! Si j'avais su que Dahbia était mariée... je ne serais pas revenu... Il se tint la tête un bon moment, puis regarda Bachir. — Où sont mes sacs ? — Ils sont là, dans ce coin là-bas. Pourquoi ? A suivre