Mesures - Bouteflika insiste sur le non recours à l'endettement extérieur, la rationalisation budgétaire et à endiguer davantage les importations pour préserver les réserves de change. Le président de la République a souligné que les «défis majeurs», imposés par la crise pétrolière, exigeaient plusieurs actions dont celles relevant des finances. Le chef de l'Etat a ainsi été catégorique. «Il faut éviter le recours à l'endettement extérieur», a-t-il fermement instruit le gouvernement, en relevant que cela relève de la souveraineté économique nationale qu'il faut absolument préserver. La dette externe actuelle du pays est très faible, ce qui conforte sa solvabilité. A la fin 2016, cette dette était de 3,85 milliards de dollars, soit 2,45% du PIB. L'autre recommandation de Bouteflika pour préserver les réserves de change du pays est de «contenir davantage le volume des importations de biens et services». Sur ce point, le Premier ministre avait affirmé juste après son installation à la tête du gouvernement que la réduction des importations était l'une des priorités du secteur du commerce. Le pays s'est déjà engagé dans une politique de réduction des importations qui avaient atteint un niveau très élevé (plus de 60 mds USD), et ce, à travers l'introduction des licences d'importation, ce qui a permis de réduire les importations à 46 mds USD en 2016. Mis en œuvre depuis 2016, le système des licences a touché, dans une première phase, les véhicules, le ciment et le rond à béton. Pour l'année 2017, les contingents quantitatifs pour l'importation des produits et des marchandises au titre des licences d'importation concernent 21 produits industriels et agricoles. La crise des prix du pétrole s'installe dans la durée et exige notamment la dynamisation des réformes à mettre en place. Dans ce contexte, le chef de l'Etat a souligné la nécessité de poursuivre la mise en œuvre de la politique de rationalisation budgétaire adoptée l'année dernière pour redresser les finances publiques à l'horizon 2019. En outre, et pour ne pas trop impacter les programmes publics d'investissements, le président a invité le gouvernement à promouvoir des financements internes non conventionnels qui pourraient être mobilisés pendant quelques années de transition financière. Le chef de l'Etat a également chargé le douvernement de poursuivre la mise en place du nouveau modèle de croissance adopté l'année dernière par le Conseil des ministres, y compris son volet de réformes pour l'amélioration de l'environnement de l'investissement, et la modernisation du système fiscal, des banques publiques et du marché financier. Parallèlement, Abdelaziz Bouteflika a invité le gouvernement à valoriser davantage toutes les ressources et richesses dont dispose le pays, y compris les hydrocarbures fossiles conventionnels et non conventionnels ainsi que les énergies renouvelables. Rappelant la nature irrévocable des choix nationaux en matière de justice sociale et de solidarité nationale, le président de la République a également chargé le gouvernement de travailler à une plus grande rationalisation de cette politique sociale, y compris par un meilleur ciblage des subventions publiques.