Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a réaffirmé jeudi que le programme présidentiel d'investissements publics (2010-2014) sera financé par des ressources exclusivement nationales, excluant de nouveau tout recours à l'endettement extérieur dans le futur. Fort de 21.214 milliards (mds) de DA soit 286 mds de dollars (usd) de dépenses publiques, ce programme sera financé par des "ressources exclusivement nationales", rassure un document du gouvernement rendu public à l'occasion de la présentation par le Premier ministre de la déclaration de politique générale devant l'APN. "Tout emprunt extérieur demeurera exclu conformément aux directives déjà prononcées par le président de la République", précise le document, assurant qu'"aucun risque ne découlera de ce programme sur la balance des paiements du pays et donc sur son indépendance financière future vis-à-vis de l'extérieur". Quant au financement local du programme, il sera appuyé par les ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR), estimées actuellement à plus de 4.000 mds de DA (environ 60 mds usd), selon la même source qui souligne toutefois que ce Fonds reste tenu de conserver "une épargne stratégique équivalant 10 mds usd". Pour le financement de son programme d'investissement, l'Etat fera par ailleurs appel à la place financière locale qui "dispose d'importantes liquidités que l'appareil économique n'arrive pas à absorber", ajoute-t-on. "L'Etat fera appel autant que besoin à cette ressource excédentaire, qui générera en contrepartie une augmentation des revenus de la fiscalité ordinaire", souligne le document. Mais pour maintenir les équilibres du budget public avec autant de charges, une rigueur budgétaire s'impose. "Réduire les gaspillages et conforter la compétitivité de l'économie nationale sans pour autant remettre en cause la justice sociale" est, selon la même source, "le vrai pari à relever". "Chaque secteur rendra compte annuellement de l'exécution diligente de son propre programme et nous procéderons annuellement à l'appréciation de la situation financière du pays pour, le cas échéant, tenir compte de nos moyens financiers, car nous excluons par avance tout recours à l'endettement extérieur", avait déclaré le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion de l'adoption du programme par le Conseil des ministres, en mai dernier. Mais comme les coûts de plusieurs projets d'investissements publics, inscrits dans le cadre du précédent programme quinquennal, ont été revus à la hausse, en raison du manque de maturation de leurs études, de nouvelles mesures ont été prises dans le but de contenir le coût de l'actuel programme et donc rationaliser davantage la dépense publique. L'enveloppe financière consacrée à ce programme englobe un "programme en cours", doté d'un budget global de 9.680 mds DA soit 130 mds usd et représentant la partie inachevée du précédent programme en plus des projets pour 2010. Elle contient en outre un "programme neuf" de 11.534 mds DA soit 155 mds us. Il s'agit d'abord, selon le document gouvernemental, de soumettre les réalisations financées sur les comptes d'affectations spéciales, lorsque le coût de leurs études dépassent les 20 mds DA, à la validation de la Caisse de l'Equipement relevant du ministère des Finances. Toute réévaluation d'autorisations de programmes sera par ailleurs conditionnée par la suppression de projets, d'un montant équivalent, de la nomenclature du secteur concerné, ajoute la même source. L'autre volet qui sera pris en charge dans la même perspective, est la préservation des terres agricoles de qualité au cours de la mobilisation des assiettes foncières requises pour la réalisation de programmes d'équipements publics. Un comité gouvernemental, informe le document, est en train d'étudier les distractions de parcelles foncières indispensables après vérification sur le terrain. La maîtrise de la dépense publique sera également assurée par l'élargissement de la composante de la commission des marchés, à trois comités spécialisés au lieu de deux, par la consolidation du rôle des contrôleurs financiers, par l'élargissement du contrôle de l'inspection générale des Finances et de la Cour des Comptes aux entreprises publiques ainsi que par le renforcement de la lutte contre la corruption.