Résumé de la 43e partie - Bachir décide d'aller voir Cheikh Nafaâ pour lui demander d'annihiler l'effet du sortilège avec lequel il avait emmpoisonné son cousin Bélaïd. Le vieux Nafaâ demeura un bon moment silencieux puis soupira et se rassit sur la grosse pierre. Il leva ensuite les yeux et dit d'une voix où se devinait une immense tristesse : — Mon fils, je jure par Dieu que ni mon fils, ni ce marabout n'y sont pour quelque chose dans ce qui arrive à ton cousin... Moi non plus, je n'y suis pour rien... Tu sais bien que nous sommes des gens qui détestons les conflits et les disputes. Et C'est d'ailleurs pour les éviter que j'avais pris la décision d'obliger mon fils à faire une concession importante et à se séparer de la femme qu'il voulait épouser depuis longtemps... Et tu as vu dans quel état il est maintenant... Nous n'y sommes pour rien, Bachir... Dieu m'est témoin... Et puis tu veux savoir ? Que tu me croies ou que tu ne me croies pas importent peu. L'essentiel est que Dieu sache que je dis la vérité. Bachir regarda un moment le vieil homme puis émit comme un soupir de regret. — Je te crois, cheikh Nafaâ et je te demande de pardonner ma conduite irréfléchie... — Je te pardonne mon fils, je te pardonne... Soudain, un cri de femme fusa au loin. Bachir sentit comme une lame glaciale pénétrer son corps de part en part et ses yeux s'agrandirent démesurément : — Oh ! Mon Dieu ! ça, c'est le cri de Dahbia...Il est arrivé quelque chose de plus grave encore...Oh ! Mon Dieu, ; j'espère que ce n'est pas Bélaïd qui... Il se tut, s'élança et s'en alla en courant. Bachir entra dans la chambre de Bélaïd et trouva sa sœur en train de pleurer et de hurler dans les bras de sa mère. Son oncle Abdellah, lui, était agenouillé près de Bélaïd et récitait des versets du Coran... Il comprit alors que son cousin venait de rendre l'âme. Il regarda tour à tour sa mère, sa sœur, la mère de Bélaïd et son oncle puis de nouveau Bélaïd sans savoir s'il devait pleurer lui aussi ou demander à sa sœur de ne pas crier parce que cela ne servirait à rien. Le vieux Nafâa finit par entrer à son tour dans la pièce. Dès que la mère et l'épouse du défunt l'eurent vu, elles se mirent à crier après lui : — Qu'es-tu venu faire ici, toi ? Tu es venu savourer ta victoire, n'est-ce pas ? — Criminel ! C'est dans le feu de l'Enfer que finiront tes vieux os ! — Sors d'ici, chien ! Bachir qui n'avait jamais vu sa mère, sa sœur et sa tante utiliser un langage aussi violent demeura un bon moment sans réaction, comme si la vie avait quitté également son corps. A suivre