Résumé de la 32e partie n La mère de Mustapha et ses sœurs ont trouvé des filles tout aussi belles que Dahbia mais le jeune homme ne pense qu'à la femme qui lui a été enlevée. Mustapha leva sur son père un regard triste et vide et balbutia : — Je me marierai avec Dahbia ! Je me marierai avec Dahbia ! Le vieux Nafaâ était si hors de lui qu'il le gifla en lui lançant : — Maudit soit le jour où tu es né ! Des propos qu'il regretta aussitôt sans pouvoir cependant le dire à son fils, parce qu'autrefois et jusqu'à une époque très récente, les pères cachaient leur faiblesse et leurs points faibles à leur progéniture. Puis vint le jour où Dahbia devait se marier avec Bélaïd. La joie était partout sauf dans la maison de cheikh Nafaâ. Ce dernier était en état d'alerte. Il avait même demandé au marabout qui avait prescrit une amulette pour son fils d'être constamment à côté de lui pour parer à toute éventualité. Les deux neveux aussi étaient sur les dents. Ils ne perdaient pas des yeux leur cousin aîné. Ce jour-là, sur conseil du marabout, tous les objets susceptibles de se transformer en armes ont été cachés dans des endroits où Mustapha n'aurait jamais l'idée d'aller fouiller : sous le lit de son père ! Un lit qui devint ce jour-là un véritable dépôt d'armes blanches. Il y avait des couteaux, des haches, des marteaux, des faucilles, des tournevis, des tenailles... Fort heureusement, Mustapha parvint à garder son calme toute la journée. Au crépuscule, il se tint devant la fenêtre de sa chambre et se mit à observer le rougeâtre déclin du soleil derrière les montagnes. Quand l'astre eut complètement disparu, le jeune homme fut prit d'un irrésistible fou rire puis, une fois sa sérénité retrouvée, se mit à pleurer en silence.. Quand, Toufik, un des cousins de Mustapha, eut décrit à cheikh Nafaâ et au marabout ce comportement, ce dernier lissa longuement sa barbe avec inquiétude avant de balbutier : — Un grand malheur va arriver ! «Allah yehfadh ou yastar !» Toufik répondit : — Nous sommes là pour empêcher ce malheur de survenir. Le vieux marabout regarda avec amusement le jeune homme et celui-ci répéta ce qu'il venait de dire : — Oui. C'est vrai... nous sommes là pour empêcher ce malheur de survenir. — Quand le malheur, que Dieu nous en préserve tous, décide de s'abattre, répliqua le marabout, aucune force au monde, exceptée celle du Créateur, ne peut l'en empêcher. A suivre