Cinéma Les journées cinématographiques de Carthage ont pris fin, samedi, au théâtre municipal de Tunis, par la remise des prix aux primés. Le réalisateur marocain, Mohamed Asli, a été sacré Tanit d?Or pour son film A Casablanca, les anges ne volent pas. Le film traite des ravages de l'exode rural et conte la difficulté de vivre au Maroc «où même les rêves les plus simples deviennent difficiles à réaliser», selon le réalisateur. Il retrace l'histoire de villageois de la région de l'Atlas qui, ayant quitté leur campagne pour aller travailler à Casablanca, ont été choqués par la dureté de cette ville tentaculaire où «les anges ne volent pas, seuls les vautours et les rapaces planent», explique le cinéaste. A Casablanca, les anges ne volent pas est le premier long-métrage produit et réalisé par Mohamed Asli, qui a également mis en scène et écrit le scénario de plusieurs courts-métrages et films documentaires. Il s'agit de la première distinction suprême accordée à un film marocain depuis la création des Journées cinématographiques de Carthage en 1966. Le Tanit d'argent a été décerné au long-métrage Lettre d'amour Zoulou du réalisateur sud-africain Ramadan Suleman, tandis que Visions chimériques de Waha Erraheb (Syrie) a remporté le Tanit de bronze. Il est à rappeler que lors de la 20e session 37 films (dont 15 courts-métrages) et 44 documentaires étaient en compétition pour le Tanit d'Or des Journées cinématographiques de Carthage, plus ancienne manifestation du cinéma arabe et africain, qui se déroule tous les deux ans depuis 1966. Au cours de cette manifestation, une série d'hommages ont célébré les cinémas allemand, palestinien et marocain, et près de 250 films ont été proposés aux cinéphiles du 1er au 9 octobre. Dans la catégorie des courts-métrages, Visa d?Ibrahim Letaïef (Tunisie) a remporté le Tanit d?Or, Mardi 29 février, de Gehan El Assar (Egypte), a obtenu le Tanit d?argent, et enfin, Le sifflet, de As Thiam (Sénégal)a eu le Tanit de bronze. Le jury présidé par le réalisateur syrien Mohamed Malas a également décerné les distinctions suivantes : le prix d'interprétation masculine : Sami Kaftan pour son rôle dans Zaman, L'homme des roseaux (Irak) ; le prix d'interprétation féminine : Rokhaya Niang, pour son rôle dans Madame Brouette (Sénégal) ; le prix spécial du jury Dans les champs de bataille, de Danielle Arbid (Liban). Il est à noter que depuis la création des journées cinématographiques de Carthage, en tout 15 films arabes et 5 films africains ont obtenu la distinction suprême de ce festival.