Compétition Ce sera une édition anniversaire et le festival se donnera un coup de lustre. La recherche de nouveaux talents présidera aux Journées cinématographiques de Carthage (JCC) ? doyen des festivals de cinéma en Afrique ? dont la 20e session s'est ouverte vendredi avec un record de premières ?uvres en compétition pour le Tanit d'Or. «Cela prouve que la relève se fait», note Nadia Attia, directrice du festival organisé par le ministère tunisien de la Culture, de la Jeunesse et des Loisirs et parrainé par le producteur international Tarak Ben Ammar. Du 1er au 9 octobre, sur 22 longs métrages en compétition, la moitié sera les premières ?uvres de onze cinéastes parmi les participants venant de sept pays africains et huit pays arabes. En compétition du court métrage, les quinze films programmés devraient conforter la vocation première des JCC : la promotion des jeunes cinémas d'auteurs arabe et africain. «Les JCC continuent d'être avant tout un festival de films d'auteurs», note la directrice de la manifestation, qui sera cette année, plus festive pour son vingtième anniversaire. En baptême du feu, le Tunisien, Moez Kammoun, dessinera, dans Paroles d'hommes, le quotidien d'un sombre écrivain. Son compatriote, établi à Paris, Mokhtar Laâjimi, réserve sa première ?uvre, Bab El-Arch, à la vie d'un journaliste pris entre l'ordre établi et la triste réalité de son métier. On verra, également dans cette catégorie, Dans la ville vide de l'Angolais Maria Joao Ganga et, Un Héros de Zézé Gamboa (Angola), La Nuit de la vérité de la Burkinaise Fanta Régina Nacro. L'Irakien Amer Alwan, le Marocain Mohamed Asli, la Libanaise Danielle Arbid et son compatriote Bahij Hojeij, la Syrienne Waha al Raheb se présentent, pour la première fois, pour la course aux Tanits, trophées du nom d'une déesse punique. «Les réalités politiques et les m?urs sociales, la guerre, la violence et l'injustice donneront le ton de la sélection officielle», indique Mme Attia. Hors compétition, les cinéphiles auront une profusion d'images de tous les continents, 250 films au total. En compétition vidéo, 45 ?uvres, dont Déluge au pays du Baas, film réquisitoire du cinéaste syrien Omar Amiralay sur les ravages du parti au pouvoir en Syrie. Objet de critiques dans la presse tunisienne, ce film a été déprogrammé, puis remis au programme après la protestation de cinéastes arabes contre son interdiction. Le jury sera présidé par le Syrien Mohamed Malas, un fidèle du festival et auteur de films primés à Carthage. Une série d'hommages célébreront les cinémas allemand, palestinien et marocain, et deux rétrospectives seront consacrés aux films de l'Egyptienne Yusra, vedette du dernier-né de Youssef Chahine, De New York à Alexandrie, et à ceux du cinéaste français disparu, Jean Rouch, en reconnaissance de son intérêt porté à l'Afrique. Pour sa 20e édition-anniversaire, le festival biennal, créé en 1966, se donnera un coup de lustre. La cérémonie d'ouverture se déroulant habituellement dans une salle de Tunis aura lieu au Palais des sports d'El-Menzah (3 500 places) avec, en lever de rideau, Le Cerf Volant de la Libanaise Randa Chahal, Ours d'argent du dernier festival de Berlin. La Porte du soleil de l'Egyptien Yusri Nasrallah retraçant la saga palestinienne depuis la création d'Israël jusqu'aux accords d'Oslo en 1993 en passant par l'exode palestinien en 1948, clôturera le festival.