Justice - Trente-et-un étudiants arrêtés jeudi au Venezuela lors d'une manifestation contre le président Nicolas Maduro ont été libérés dimanche, a annoncé le directeur de l'ONG Foro Pénal, Me Alfredo Romero, avocat. «Liberté totale pour les étudiants. Le juge a frappé d'une nullité totale leur arrestation», a indiqué Me Romero sur Twitter, depuis le palais de justice à Caracas. Sept autres étudiants arrêtés jeudi avaient été libérés dès vendredi avait déclaré cet avocat. «Liberté totale pour nos camarades, comme cela aurait toujours dû être le cas. Nous sommes en train de prouver au pays qu'il s'agit d'une lutte de résistance et ensemble nous allons construire un Venezuela différent», a plaidé Daniel Ascanio, un leader étudiant, en larmes, sur le réseau social Périscope, alors qu'il attendait la libération de ses amis, avec des dizaines d'autres personnes. Ces étudiants avaient été arrêtés jeudi dans une banque où ils s'étaient réfugiés après que leur manifestation avait été dispersée par les forces de l'ordre à coups de gaz lacrymogènes et de chevrotines. Depuis le début des manifestations contre le régime du président Maduro, début avril, 89 personnes ont été tuées et plus de mille ont été blessées, selon le Parquet, et plus de 3 500 ont été interpellées selon Foro Penal. Et en dépit de cela, l'opposition au président vénézuélien Nicolas Maduro refuse de lâcher prise. La dernière vague de protestations a été enregistrée à Caracas samedi dernier où environ 3 000 personnes ont convergé vers l'autoroute qui traverse la capitale pour manifester leur soutien à Luisa Ortega, la procureure générale du pays qui, d'inébranlable partisane du chavisme - du nom de Hugo Chavez, président de 1999 à son décès en 2013 - est devenue l'une des plus dures critiques du président Maduro, héritier de Chavez. Mme Ortega est privée de sortie du territoire, ses biens ont été placés sous séquestre, et elle doit comparaître mardi devant le Tribunal suprême de justice (TSJ, Cour suprême). Le TSJ, que ses détracteurs accusent de servir le gouvernement, devra décider si la procureure générale peut être traduite en justice. «Tout le monde dans la rue pour empêcher et dénoncer cette manœuvre», a écrit sur Twitter Freddy Guevara, vice-président du Parlement, la seule institution vénézuélienne contrôlée par l'opposition. L'action en justice contre Luisa Ortega a été lancée par le député Pedro Carreno, un partisan du président Maduro. M. Carreno assure que la procureure a «menti» en disant qu'elle n'avait pas approuvé la nomination de 33 magistrats, désignés selon elle irrégulièrement par le précédent Parlement à majorité chaviste, en décembre 2015. De son côté, Mme Ortega accuse M. Maduro d'avoir imposé un «terrorisme d'Etat», en raison des violences exercées par les forces de l'ordre contre les manifestants. La procureure est également hostile à la convocation par M. Maduro d'une assemblée constituante chargée d'élaborer une Constitution devant remplacer celle qui a été adoptée sous la présidence de Hugo Chavez. Mme Ortega juge inacceptables certaines des modalités du processus de désignation des membres de l'assemblée constituante prévues par le camp de M. Maduro. - Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a annoncé dimanche une augmentation de 50% du salaire minimum, à 97 351 bolivars (37 dollars au taux officiel, soit 32 euros), la troisième hausse de celui-ci depuis le début 2017. Le chef de l'Etat vénézuélien, en butte à des manifestations quasi quotidiennes depuis début avril, a également annoncé l'augmentation du bon alimentaire qui accompagne le salaire minimum, pour le porter à 153 000 bolivars (environ 58 dollars, soit 51 euros). Le salaire minimum avait déjà été augmenté de 50% le 8 février et de 60% le 30 avril. Ces hausses ne permettent cependant pas de compenser l'inflation, qui devrait être de 720% cette année selon les prévisions du FMI. Pour Asdrubal Oliveros, économiste, cette nouvelle augmentation du salaire minimum pourrait même alimenter encore l'inflation, réduire le pouvoir d'achat effectif des Vénézuéliens et faire augmenter encore le chômage.