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Lula condamné, Dilma destituée, Temer accusé... / Brésil : ses présidents sont-ils frappés de malédiction ?
Publié dans Info Soir le 15 - 07 - 2017


Situation politique surréaliste
Développements - L'ex-président brésilien de gauche, Lula, condamné à la prison, sa dauphine Dilma Rousseffdestituée, l'actuel président Michel Temer menacé d'un procès: le Brésil vit depuis un peu plus d'un an une crise politique sidérante.
En se voyant infliger mercredi une peine de neuf ans et six mois de prison pour corruption et blanchiment d'argent, Luiz Inacio Lula da Silva, icône de la gauche latino-américaine, est devenu le premier ex-président du Brésil condamné.
La décision du juge Sergio Moro est intervenue au moment où les députés s'apprêtent à décider du sort de l'actuel président Michel Temer, dont le mandat ne tient plus qu'à un fil. Ils doivent voter sur la tenue ou non d'un procès pour corruption du président de ce grand pays de 200 millions d'habitants qui se bat pour sortir de la récession.
Quoi qu'il lui arrive, Michel Temer est d'ores et déjà le premier président brésilien en exercice formellement mis en accusation pour corruption. M. Temer avait lui-même accédé au pouvoir en 2016 à la faveur d'une crise politique brutale: la destitution pour maquillage des comptes publics de Dilma Rousseff, dont il était le vice-président. Il y a quelque chose de maudit avec la fonction présidentielle au Brésil. D'ailleurs mercredi, le juge Moro a mesuré la portée de la condamnation de Lula. "Comme l'emprisonnement d'un ex-président de la République représente un certain traumatisme, (...) il est plus prudent d'attendre le jugement de la Cour d'appel", a-t-il dit pour expliquer le maintien en liberté de celui qui avait battu les taux de popularité en quittant le pouvoir (80%). Pour ajouter au caractère surréaliste de la situation politique, Lula, s'il perd son appel, ne pourra pas être candidat à la présidentielle de 2018, pour laquelle il apparaît favori dans les intentions de vote. Et celui qui semble un des seuls à pouvoir le battre vient de le crucifier: le juge Moro. Qui d'ailleurs dit n'avoir aucune intention de se présenter.
"La classe politique brésilienne est en pleine débâcle. Il y a un besoin de renouvellement mais personne ne sait par quoi la remplacer", estime Everaldo Moraes, politologue de l'université de Brasilia. Les hommes politiques "sont tous sont condamnés par l'opinion publique", ajoute-t-il.
Castro dénonce une «persécution politique»
Le président cubain, Raul Castro, a dénoncé hier une "persécution politique" contre l'ancien chef de l'Etat brésilien Lula, qui veut se présenter à la présidentielle en 2018 au Brésil malgré sa condamnation à neuf ans et demi de prison. "Au camarade Luiz Inacio Lula da Silva, victime de persécution politique et de manœuvres putschistes, nous exprimons notre solidarité face à la tentative d'empêcher sa candidature aux élections par une inéligibilité", a déclaré Raul Castro lors de la clôture d'une session du Parlement cubain, diffusée en différé par la télévision officielle. "Lula, Dilma Rousseff (présidente destituée en 2016 pour maquillage des comptes publics), le Parti des travailleurs et le peuple brésilien auront toujours Cuba à leurs côtés", a ajouté le président cubain.
Crise au Sénat
Au Sénat, c'est le président de l'institution Eunicio Oliveira qui a perdu la barre dans une scène surréaliste cette semaine. Il a été chassé de son pupitre par des sénatrices d'opposition protestant contre la loi travail. Rejointes par des parlementaires, elles ont paralysé six heures durant les travaux de la Chambre haute, dont le président a exprimé sa mauvaise humeur en plongeant l'hémicycle dans le noir et en coupant les micros. Ce qui n'a pas empêché les protestataires de pique-niquer à son pupitre.
La condamnation de Lula jette l'émoi
Certains soulignent , cependant, l'aspect positif à la crise actuelle: victoire de la justice, lutte contre la corruption. "Il y a un choc entre les pratiques de la politique brésilienne depuis des décennies, ou peut-être depuis toujours, et des institutions habilitées à enquêter qui commencent à fonctionner différemment", pour Michael Mohallem, de la Fondation Getulio Vargas. La condamnation de Lula, figure emblématique de la résistance à la dictature militaire, de la lutte contre les inégalités et de la promotion du Brésil sur la scène internationale, a entraîné de vives réactions dans le pays
Lula se dit «dans le jeu» pour la présidentielle de 2018
Détermination. L'ex-président de gauche Lula a annoncé jeudi être toujours "dans le jeu" et vouloir se présenter à la présidentielle au Brésil en 2018, malgré sa condamnation à près de dix ans de prison qui assombrit ses perspectives de retour au pouvoir.
Se montrant combatif dans sa première réaction à la condamnation choc mercredi à neuf ans et demi de prison pour corruption et blanchiment d'argent. "Si quelqu'un veut me sortir du jeu avec cette sentence, il doit savoir que je reste dans le jeu", a lancé lors d'une conférence de presse Luiz Inacio Lula da Silva, vêtu du polo rouge du Parti des travailleurs (PT), qu'il a fondé dans les années 1980.
"A partir de maintenant, je vais revendiquer auprès du PT le droit d'être candidat" à la présidentielle, a-t-il lancé sous les applaudissements de ses partisans. Lula, icône de la gauche latino-américaine qui a contribué à rehausser la stature internationale du Brésil lors de ses deux mandats (2003-2010), restera en liberté en attendant le jugement en appel. S'il perd, il ira en prison et ne pourra pas se présenter à la présidentielle prévue en octobre 2018 pour laquelle il est en tête des intentions de vote.
"Cette chasse à l'homme s'inscrit dans le cadre d'une lutte politique", a poursuivi Lula, se montrant pugnace et parlant de lui à la 3e personne. "A bientôt 72 ans, Lula est bien décidé à se battre avec la même énergie que lorsqu'il en avait 30". "C'est moi qui ai le plus d'expérience, je prends des vitamines le matin, je fais de la gymnastique", a-t-il ironisé. Sa condamnation est venue du bureau de Sergio Moro, juge emblématique de l'opération "Lavage-Express" qui a déjà mis sous les verrous des dizaines d'hommes politiques de tous bords impliqués dans le méga-scandale de corruption autour du groupe publique Petrobras. "La responsabilité d'un président de la République est énorme et, par conséquent, sa culpabilité aussi", avait insisté mercredi le juge dans sa sentence. Jeudi, Lula lui a répondu : "Ce n'est pas Lula qu'ils prétendent condamner, c'est le projet politique que je représente avec des millions de Brésiliens". Mercredi, ses avocats avaient rapidement annoncé qu'ils feraient "appel et prouver(aient) son innocence devant toutes les cours impartiales, y compris aux Nations unies".
Ancien ouvrier métallurgiste, Lula avait atteint des niveaux de popularité record quand il a quitté le pouvoir, notamment grâce à d'ambitieux programmes sociaux qui ont permis à 30 millions de Brésiliens de sortir de la misère. Mais ce tribun charismatique ayant connu la faim a fini par être rattrapé par la persévérance du juge Moro, qui a fait du cas Lula l'un de ses grands combats. L'ex-président a été entre autres accusé d'avoir reçu des pots-de-vin pour un appartement triplex et des travaux de rénovation dans une station balnéaire de la part du groupe de construction OAS. Il aurait bénéficié au total de largesses à hauteur de 3,7 millions de réais (1,06 million d'euros) pour intercéder en faveur de cette société dans l'obtention de contrats publics de Petrobras.
L'ex-chef de l'Etat, qui est visé par quatre autres procédures judiciaires, a toujours nié les accusations dont il fait l'objet.
«Ils sont en train de détruire la démocratie»
L'ex-président Lula a dénoncé, jeudi, ceux qui "sont en train de détruire la démocratie" dans son pays, lors de sa première réaction à sa condamnation à près de dix ans de prison. Luiz Inacio Lula da Silva, qui va contester en appel sa condamnation, "politique" selon lui, pour corruption et blanchiment d'argent, a également dénoncé un "Etat de quasi exception" au Brésil, lors d'une conférence de presse à Sao Paulo. "Je veux dire à mon parti (le Parti des Travailleurs, ndlr) qu'à partir de maintenant, je vais revendiquer auprès du PT le droit d'être candidat" à la présidentielle de 2018, a-t-il déclaré, affirmant être toujours "dans le jeu". Président du Brésil de 2003 à 2010, Lula a déclaré que les enquêtes en cours pour corruption depuis trois ans dans le cadre du scandale "Lavage-Express" autour du groupe publique Petrobtras avaient fait de la première économie d'Amérique latine un Etat où "les droits démocratiques sont jetés à la poubelle". Lula, dont le charisme a contribué à rehausser la stature internationale du Brésil lors de ses deux mandats, a été condamné en première instance à neuf ans et six mois de prison pour corruption et blanchiment d'argent, mais il restera en liberté en attendant le jugement en appel.
Une commission parlementaire s'oppose au procès du Président
La commission parlementaire chargée d'étudier une mise en accusation du président brésilien pour corruption passive a voté jeudi contre l'ouverture d'un procès qui coûterait son mandat à Michel Temer, prenant le contre-pied du rapporteur. Non contraignant, le vote de la Commission Constitution et Justice (CCJ), par 40 voix contre 25, intervient avant que l'ensemble des députés ne prenne la décision finale en séance plénière dans les prochains jours. Lundi, le rapporteur de la commission Sergio Zveiter avait émis un avis favorable à la mise en accusation du chef de l'Etat. "Nous disposons d'indices sérieux et suffisants" pour approuver la mise en accusation, avait-il affirmé. Le suspense sur le sort de M. Temer, qui retrouve un peu de marge de manœuvre, reste donc entier. Pour que la procédure suive son cours, les deux tiers au moins des députés doivent approuver le renvoi de la mise en accusation vers la Cour suprême, qui décidera si le président doit être inculpé. En cas d'inculpation, il sera écarté du pouvoir pour six mois. Cela représenterait le deuxième changement brutal à la tête de l'Etat en un peu plus d'un an au Brésil, après la destitution pour maquillage de comptes publics de Dilma Rousseff, dont Michel Temer était le vice-président.


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