Crimes 6 Lors d'une nuit de mai 1998, le chef des gardes suisses du pape Jean Paul II et son épouse furent assassinés. Le coupable désigné fut un jeune garde suisse, Cédric Tornay, lequel s'était d'ailleurs suicidé après son forfait. Banal fait divers ? De nombreuses hypothèses alimentèrent bientôt la théorie d'un meurtre maquillé en suicide sur fond de complots religieux et de luttes internes au Vatican. Le 4 mai 1998 vers 21 heures, au sein de la Cité du Vatican, on retrouva dans son appartement privé le corps du colonel Aloïs Estermann, promu la veille commandant de la garde suisse du Vatican. A ses côtés reposait le corps de son épouse, Gladys Meza Romero, abattue dans le dos. Non loin de là, on trouva le corps de Cédric Tornay, 23 ans, vice-caporal des gardes suisses, tué d'une balle dans la tête. Les trois victimes avaient été tuées à l'aide d'un pistolet Sig 75 P220 appartenant à Tornay. Bien que les faits se soient passés à quelques dizaines de mètres des appartements privés du pape Jean-Paul II, officiellement, il n'y avait eu aucun témoin. Le lendemain du drame, l'affaire fit les gros titres de la presse internationale. Des nuées de reporters, provenant du monde entier, affluèrent sur place. Le 6 mai, les cercueils des trois victimes furent exposés. Le pape Jean-Paul II vint se recueillir devant eux. En soirée, les funérailles du colonel Estermann et de son épouse se déroulèrent à l'intérieur de la basilique Saint-Pierre. Les funérailles de Cédric Tornay se déroulèrent à l'église Saint-Anne. L'enquête fut confiée à la justice vaticane. Elle fut dirigée par le juge Gian-Luigi Marrone qui, très rapidement, conclut à un double meurtre commis par le jeune caporal, lequel s'était ensuite suicidé. Cette version reprenait en tous points les termes du communiqué de presse du porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro-Valls, donné le cinq mai, soit trois heures à peine après le drame. Officiellement, Cédric Tornay, furieux de s'être vu refuser une décoration attribuée à tous les gardes après trois ans de service, le Benemerenti, aurait été pris d'une crise de folie et aurait abattu son supérieur et son épouse avec son arme de service avant de la retourner contre lui. A suivre