Bras-de-fer n Le Centre technique national de football de Sidi Moussa a accueilli ce matin la tant attendue réunion entre le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, et les présidents des clubs des Ligues 1 et 2 Mobilis. Un autre test pour le président de la Fédération algérienne de football (FAF) Kheireddine Zetchi, c'est celui de ce matin au Centre technique national de football de Sidi Moussa où il s'est réuni avec les présidents de club des Ligues 1 et 2 Mobilis dites professionnelles. Cette réunion est la première depuis l'élection du nouveau président le 20 mars dernier dans les conditions que chacun connaît. Faut-il rappeler que plusieurs dirigeants, à leur tête Abdelkrim Medouar, n'ont cessé de fustiger le jeune président pour les avoir ignorés, refusant de se réunir avec eux. Pour Zetchi, le moment n'était pas opportun pour un tas de raisons : priorité pour l'équipe nationale, report du championnat sur demande des clubs via la Ligue de football professionnel, le déplacement au Bahreïn puis au Maroc et, surtout, l'ambiance électrique qui y régnait. Aujourd'hui que les choses se sont tassées, le président Zetchi a répondu à la doléance des clubs pour un tour de table qui risque d'être «chaud», compte tenu d'un certain nombre de sujets et de divergences entre les deux parties, à savoir la FAF et les clubs pros. Plusieurs points importants sont au menu d'une réunion qui intervient au lendemain des déclarations incendiraires du président de la JS Saoura Zerouati à l'adresse du président de la FAF et où le grand absent n'est autre que le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, qui se trouve en Egypte pour la Coupe arabe des clubs - alors qu'il aurait pu s'arranger pour assister à ce conclave important loin de la presse -. On citera d'abord la fameuse convention FAF - LFP à travers laquelle la fédération délègue ses pouvoirs à la Ligue et dans laquelle sont consignées les règles relationnelles entre les deux entités, et dont le document n'existe pas. Du moins au niveau de la FAF. Il sera question d'une autre convention réglementaire, celle entre le CSA et la SSPA qui gère le club professionnel. La situation financière des clubs et la crise qui les secoue, même si elle n'a pas freiné pour autant le marchandage et les transferts et surtout les salaires mirobolants, sera au centre des débats. Comme le sera également la question de la CRL (Chambre de résolution des litiges) dont les clubs veulent en faire partie, malgré la réglementation qui exige la neutralité et interdit le conflit d'intérêts. Autre point important, c'est celui des cotisations sociales auprès de la CNAS. Le président Zetchi devra faire part des conclusions de la réunion qu'il a eue avec le directeur général de la CNAS autour de cette question cruciale qui constitue un des points de discorde du professionnalisme à l'algérienne. Evidemment, tous les sujets qui fâchent seront au rendez-vous, tels que l'arbitrage, la programmation, l'interdiction de recrutement pour les clubs endettés (ayant plus de 200 MDA de dettes), l'accompagnement de l'Etat dans le cadre du professionnalisme et bien d'autres thématiques qui risquent de faire durer la réunion pour une bonne partie de la journée. Ce qui est certain, c'est que cette rencontre est importante et devra en appeler d'autres, car sans un débat démocratique, responsable et franc, ainsi qu'un travail collégial et en synergie, le football algérien ne pourra sortir de la crise dans laquelle il se trouve depuis des années et dont les acteurs eux-mêmes ont une grosse part de responsabilité.