Le centre de préparation des équipes nationales de Sidi Moussa sera ce matin le théâtre d'une rencontre entre le nouveau président de la FAF, Kheireddine Zetchi, et les présidents des clubs de Ligues 1 et 2. Une première réunion qualifiée d'importante par la FAF, depuis l'élection de Zetchi à la tête de la Fédération algérienne de football, le 20 mars dernier, soit quatre mois. Le fait que Zetchi ait mis tout ce temps pour se réunir avec les principaux animateurs du football algérien, à savoir les dirigeants des clubs pros, pourrait s'expliquer, à première vue, par la tension qui a caractérisé les relations entre les deux parties dans la mesure où les clubs n'ont pas cautionné l'élection de Zetchi. Parmi les membres de l'assemblée générale qui ont voté au nombre de 103, 35 ont voté contre parmi lesquels une majorité écrasante de représentants de clubs (32). C'est dire que Zetchi avaient tous les droits d'avoir une certaine appréhension vis-à-vis de ses ex-"collègues". Est-ce à dire donc que quatre mois plus tard, cette relation s'est apaisée ? Rien n'est moins sûr et les premières décisions prises par la FAF, notamment en ce qui concerne les dispositions réglementaires pour la nouvelle saison 2017-2018 ont plutôt ravivé la flamme de la discorde. Lors de la dernière réunion avec le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj, les présidents de club n'ont pas ménagé la FAF et ses "décisions contraignantes". Ils ont appelé Kerbadj justement à les défendre justement. Mais au lieu de faire le point avec le président de la LFP et préparer le terrain pour la réunion d'aujourd'hui, Zetchi, sans doute déçu par son "attitude complice" vis-à-vis des présidents de club, a préféré ignorer Kerbadj et ne l'a même pas consulté quant à la date de la rencontre. Irrité, Kerbadj a annoncé qu'il ne sera pas présent aujourd'hui à Sidi Moussa en signe de protestation. D'ailleurs, les présidents de clubs qui se sont réunis hier soir, ont même menacé de boycotter le rendez-vous d'aujourd'hui. En outre, au moins trois présidents de club sont montés au créneau dans la presse pour crier leur désaccord. Cela a commencé par Tebbou de la JSM Skikda qui avait accusé Zetchi de favoriser le marchandage des matches en Ligue 2 mais qui avait fini par être suspendu dans le cadre d'une enquête diligentée par la FAF à ce sujet. Une enquête qui n'a pas rendu ses conclusions jusqu'à maintenant. Les autres sont deux ex-membres de la commission électorale qui avaient joué un grand rôle important dans le cooptation de Zetchi à la tête de la FAF, à savoir Hamar (ESS ) et Zerouati (JSS). Le premier a critiqué le fonctionnement de la commission de résolution des litiges de la FAF (CRL), soupçonnée de faire le procès des clubs dans les litiges avec les joueurs à travers des "décisions aléatoires" d'interdiction de recrutement en cas de non-payement des arriérés de salaires. Hamar a également fustigé le maintien de Mokhtar Amalou au sein de la commission fédérale des arbitres, contre vents et marées au moment où des soupçons pèsent sur lui au sujet de ses liens avec certains membres du bureau fédéral. Pour sa part, Zerouati a dénoncé récemment "l'omniprésence des joueurs du PAC dans la sélection nationale des locaux au moment où d'autres joueurs du pays méritent d'avoir une chance". Zerouati est allé jusqu'à réclamer l'intervention du ministre de la Jeunesse et des Sports, Ould Ali El Hadi pour "mettre fin au favoritisme de Zetchi dans la gestion des équipes nationales". "Ould El Ali El Hadi qui est intervenu dans la désignation de Zetchi à la tête de la FAF, doit aujourd'hui intervenir pour mettre fin aux pratiques de son élu", tance Zerouati dans la presse avant le conciliabule d'aujourd'hui, sans que la FAF réagisse. L'autre point d'achoppement qui risque de court-circuiter les débats aujourd'hui, ce sont les dettes des clubs à la CNAS évaluées à plus de 100 milliards de centimes. Les clubs, qui n'ont payé leurs cotisations dans leur majorité depuis l'avènement du professionnalisme en 2010, doivent trouver avec la FAF une solution définitive à ce contentieux d'autant plus que la Fédération a engagé de nouvelles négociations avec la CNAS. S. L.