Comme le mot signifiant frère, khuya, gma, le mot signifiant s?ur, khti, weltma, désigne d'abord la s?ur utérine. Quand il s'agit d'une demi-s?ur, on dit : khti men baba (ma s?ur par mon père) ou khti men yemma (ma s?ur par ma mère). Si au plan affectif, on se sent plus proche de la s?ur utérine que de la demi-s?ur, au plan des attitudes sociales, on a le même comportement avec les deux. La cousine paternelle est considérée également comme une s?ur, de même que la tante paternelle. L'homme a des devoirs stricts envers sa s?ur, surtout si celle-ci est mariée. Il doit lui rendre visite, la combler de cadeaux quand elle accouche ou circoncit ses garçons, la recueillir et l'entretenir toute sa vie si elle est répudiée ou si elle reste célibataire. Même si, aujourd'hui, les traditions ont tendance à se perdre, cet attachement à la s?ur reste fort. Il est vrai que dans certaines régions, la s?ur renonce à sa part d'héritage au profit de ses frères ; rien de plus logique que les frères, en retour, lui manifestent de la sollicitude. Le devoir à l'égard de la cousine paternelle est moins fort, mais l'homme est tenu également de l'honorer puisqu'elle reçoit le titre de «s?ur». C'est surtout le cas des orphelines qu'il faut parrainer. D'ailleurs, pour éviter le mariage des filles hors de la famille, on marie souvent les cousins entre eux, la cousine paternelle étant l'épouse préférentielle pour le garçon. On naît dans la même maison, on se marie, et le patrimoine reste dans la famille ! Les mots khuya et khti, gma et weltma, sont partout utilisés comme termes d'adresse, y compris pour les gens que l'on ne connaît pas, à la place de «monsieur» et «madame» : asma' khuya (écoute mon frère), esem?î khti, (écoute ma s?ur), tqedem khuya, tqedmi khti (avancez mon frère, avancez ma s?ur), etc.