Constat - Les maîtres d'œuvre algériens ne réalisent que 30% des projets du secteur contre 70% pour les maîtres d'œuvre étrangers. Ce taux prouvait que la contribution des opérateurs économiques locaux demeure faible, comparé à celui de leurs homologues étrangers, d'où la nécessité d'encourager les maitres-d'oeuvre algériens à investir dans ce domaine, selon le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville. «La conjoncture économique actuelle marquée par le recul des cours du pétrole et des revenus du pays nécessite la mise en place d'une nouvelle stratégie à même de permettre l'émergence d'opérateurs nationaux générateurs de richesse à travers le soutien aux moyens de réalisation locaux et la mise en place de mesures incitatives dans le domaine du bâtiment, outre le développement des PME, créées dans le cadre des différents dispositifs publics, a ajouté hier Abdelwahid Temmar. Le ministère de l'Habitat avait adopté une feuille de route issue du Plan d'action du Gouvernement, qui prévoit plusieurs mesures dont l'obligation de recourir aux moyens nationaux dans le cadre de la commande publique, l'encouragement des maîtres-d'œuvre à adopter progressivement des systèmes modernes de construction, à même de réduire les coûts et les délais de réalisation, a-t-il relevé. Ces mesures comprennent, entre autres, l'élaboration d'une short-list visant le classement des maitres-d'oeuvre en fonction de leurs performances, ce qui permettrait une répartition équitable du plan de charges, une réduction des délais de réalisation ainsi que l'élaboration de nouveaux cahiers de charges imposant le recours au produit local. Il s'agit aussi de faire obligation aux maitres-d'oeuvre étrangers de consacrer 30% des marchés à la sous-traitance locale. Ainsi, près de 20% de la commande publique dans le secteur de l'habitat seront octroyés aux jeunes entreprises créées dans le cadre de l'ANSEJ, la CNAC et l'ANGEM. Les maitres-d'oeuvre étrangers seront soumis à l'obligation de consacrer 30% des marchés de la sous-traitance aux entreprises locales, ajoute le ministre, rappelant que près de 900 jeunes entreprises contribuent au programme du secteur en prenant en charge la réalisation de 24.000 logements. Ces mesures ont pour objectif de permettre aux maîtres-d'œuvre nationaux d'assurer une prise en charge totale du programme de développement, selon le ministre qui a appelé ces entreprises à créer des joint-ventures avec des entreprises privées et étrangères pour tirer avantage de leurs expériences. Concernant les matériaux de construction, la nouvelle feuille de route vise à atteindre un taux d'intégration national de 100% à travers l'utilisation exclusive de matériaux locaux et la création de zones d'activité consacrées partiellement à la production de ces matériaux. Par ailleurs, le premier responsable du secteur a indiqué que son ministère s'attelait à la régulation du métier d'entrepreneur à travers la promulgation de textes règlementaires, évoquant l'éventuelle "création d'un Conseil national du Bâtiment pour la préservation du patrimoine architectural national et la protection de l'identité nationale".