Enjeux- « L'Etat mènera une bataille pour réduire les importations », a affirmé le Premier ministre, soulignant que l'informel se nourrit également de l'importation. Considérant que moins il y a d'importations, plus l'informel est réduit, il estime que la bataille contre l'informel n'est pas seulement du ressort de l'Etat mais constitue aussi une affaire "collective" dans laquelle les opérateurs économiques doivent également s'impliquer. En outre, la réduction des importations préserve les réserves de change et permet aux entreprises algériennes de se réapproprier le marché national, a-t-il expliqué lors d'un débat organisé dans le cadre de la 3ème édition de l'Université du Forum des chefs d'entreprises (FCE) hier. Concernant les marchés publics, Ouyahia a souhaité que les entreprises algériennes arrivent à prendre la totalité de la demande publique, précisant qu'une enveloppe de 260 milliards DA relevant du budget équipement de 2018 sera destinée au financement de divers projets dont les établissements éducatifs, les logements et les routes essentiellement. Sur le financement non conventionnel, Ouyahia a affirmé que le règlement des créances de Sonatrach et Sonelgaz permettrait d'injecter de l'argent dans les banques, qui sera ainsi destiné à la relance de l'investissement. Quant au soutien des entreprises soulevé par certains opérateurs, le Premier ministre a indiqué que "l'argent manque" et que désormais, "le soutien ira vers les entreprises qui ont un meilleur taux de rendement". Par ailleurs, et en réponse à une question sur le rôle de la Bourse d' Alger dans le financement de l'économie, Ouyahia a avancé qu'il est "hors de question que l'Etat ouvre le capital des banques et des sociétés publiques juteuses par le biais de la bourse". Interrogé sur la réhabilitation du chèque dans les transactions commerciales, il a considéré que l'entreprise a aussi un rôle à jouer en imposant ce moyen de paiement. Le Premier ministre a affirmé, sur un autre registre, que l'Algérie a mis en place une démarche qui lui permettra de surmonter la crise financière mais des réformes sont nécessaires. Pour mieux faire comprendre aux opérateurs économiques l'ampleur de l'impact de la baisse drastique des cours pétroliers, le Premier ministre leur a demandé d'imaginer quelle serait la situation d'une entreprise qui perdrait brutalement 50% de son chiffre d'affaires. "Et c'est bien ce qui est arrivé à notre pays", a-t-il fait valoir. D'ailleurs, a-t-il poursuivi, même les entreprises ont ressenti l'impact de ce choc financier à travers la baisse des investissements publics ou les retards dans le paiement des entreprises ayant fourni des prestations à l'Etat et ses démembrements, ainsi qu'à travers la baisse de la disponibilité du crédit bancaire pour les projets d'investissements. Il a, cependant, tenu à affirmer que pour pouvoir dépasser véritablement la crise économique et financière actuelle, cela nécessite aussi des réformes que le gouvernement mènera, tout en précisant qu'un tel défi exige également une participation active des travailleurs, des entrepreneurs et de tous les citoyens aux côtés de l'Etat.