Réaction - L'Autorité palestinienne a dénoncé samedi le refus par les Etats-Unis de renouveler l'autorisation permettant (OLP) d'avoir une représentation à Washington, une première depuis les années 1980. «L'Autorité palestinienne a reçu, il y a deux jours, une lettre du département d'Etat (américain) indiquant que le secrétaire d'Etat n'avait pas trouvé assez de raisons de garder ce bureau ouvert», a affirmé M. Al-Malki, le ministre palestiniens des AE. «Ceci ne s'est jamais produit dans le passé et nous avons demandé des clarifications au département d'Etat et à la Maison Blanche», a-t-il ajouté. «Ils nous ont répondu qu'il y aurait une réunion d'experts de haut niveau lundi et ils nous donneront alors une réponse claire», a ajouté le ministre palestinien. Les Palestiniens ont menacé hier de geler leurs relations avec les Etats-Unis si ces derniers ferment la représentation de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Washington. «Nous suspendrons toutes nos communications avec l'administration américaine» si elle ferme la mission palestinienne aux Etats-Unis, a déclaré dans une vidéo postée sur Twitter le secrétaire général de l'OLP Saëb Erakat. «A un moment où nous nous efforçons de coopérer pour parvenir à un accord (de paix avec les sionistes), ils décident de telles démarches qui sont à même de saper la totalité du processus de paix», a déploré M. Erakat, imputant la décision américaine à des pressions sionistes. Ryadh al-Malki a laissé entendre que le dernier discours du président palestinien Mohamed Abbas à l'Assemblée générale de l'ONU pourrait être la raison du refus américain. Ce dernier avait indiqué que les Palestiniens dénonçaient la colonisation sionistes dans une saisine à la Cour pénale internationale (CPI). En effet, lors de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, M. Abbas avait appelé la CPI «à ouvrir une enquête et à poursuivre les responsables sionistes pour leur implication dans la colonisation et les agressions contre» la population palestinienne. Un article de loi voté en 2015 par le Congrès américain interdit au gouvernement d'autoriser la mission de l'OLP si les Palestiniens «influencent» l'ouverture d'une enquête de la CPI sur des crimes sionistes présumés. Les Etats-Unis, comme l'entité sioniste, ne reconnaissent pas la CPI, premier tribunal international permanent chargé de juger les génocides, crimes de guerre et crimes contre l'Humanité. La colonisation, qui consiste à construire des implantations civiles sionistes dans les Territoires palestiniens occupés, est considérée comme contraire au droit international. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, s'est dit «profondément surpris» par la décision américaine, selon son porte-parole Nabil Abou Roudeina cité dans l'agence de presse officielle palestinienne WAFA. Les responsables de l'Autorité palestinienne se réuniront lundi pour décider des suites à donner à cette affaire. La représentation palestinienne doit obtenir tous les six mois une autorisation de fonctionnement pour son bureau dans la capitale américaine. Un responsable du département d'Etat a expliqué que «certaines déclarations faites par les dirigeants palestiniens sur la Cour pénale internationale» (CPI) étaient à l'origine de la décision de non renouvellement. Toutefois, les Etats-Unis «ne rompent pas les relations avec l'OLP, ni n'ont l'intention d'arrêter de travailler avec l'Autorité palestinienne», a souligné la même source. «Nous restons concentrés sur une paix globale entre sionistes et Palestiniens qui résoudra les problèmes essentiels entre les deux parties», a-t-il expliqué.