Contacts - Vladimir Poutine a reçu, lundi soir, le président syrien Bachar Al-Assad avant d'accueillir mercredi un sommet Russie-Iran-Turquie visant à relancer la recherche d'un règlement politique à la crise en Syrie, maintenant que le régime a repris l'avantage face aux rebelles et aux djihadistes. Le président russe, principal soutien du régime syrien, multiplie les contacts à quelques jours de nouveaux pourparlers sous l'égide de l'ONU, prévus à Genève le 28 novembre, avec l'objectif de mettre fin à une guerre qui a fait au moins 330 000 morts en six ans et des millions de déplacés. Il réunit mercredi ses homologues turc, Recep Tayyip Erdogan, et iranien, Hassan Rohani, dans la station balnéaire de Sotchi (sud-ouest), où Bachar Al-Assad s'est rendu pour sa première visite en Russie, et à l'étranger, depuis octobre 2015. C'était alors juste après le lancement de l'intervention militaire russe qui a constitué un tournant dans le conflit. L'entretien surprise entre Vladimir Poutine et Bachar Al-Assad a eu lieu lundi soir mais n'a été rendu public que mardi matin. Il a duré quatre heures, a précisé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à l'agence Ria-Novosti. Selon les images retransmises à la télévision, le maître du Kremlin a «félicité» le président syrien pour ses résultats dans la lutte contre le terrorisme, proche d'une défaite «inévitable et définitive». «Je pense qu'il est maintenant temps de passer au processus politique», a-t-il ajouté. Il a précisé qu'il comptait s'entretenir mardi au téléphone avec le président américain, Donald Trump, ainsi qu'avec des chefs d'Etat de pays arabes, dont l'émir du Qatar, pour des «consultations» sur la situation en Syrie. «Nous avons intérêt à faire avancer le processus politique (...). Nous ne voulons pas regarder en arrière et nous sommes prêts à un dialogue avec tous ceux qui souhaitent vraiment aboutir à un règlement politique», a souligné pour sa part Bachar Al-Assad, selon ses propos traduits en russe. Il a exprimé «la reconnaissance du peuple syrien» pour l'aide de la Russie dans la défense «de l'intégrité territoriale et de l'indépendance» de la Syrie. Lancée en 2015, l'intervention militaire russe en Syrie a changé la donne en permettant, notamment, à l'armée syrienne de ravir au groupe djihadiste Etat islamique (EI) la cité antique de Palmyre et chasser les rebelles de leur bastion d'Alep, dans le Nord. Les forces du régime syrien ont chassé, dimanche soir, les djihadistes de Boukamal, dernier fief urbain en Syrie de l'EI, qui a perdu la quasi-totalité de son territoire et dont le «califat» autoproclamé en 2014 s'est effondré. «En ce qui concerne notre travail commun dans la lutte contre le terrorisme en Syrie, cette opération touche à sa fin», a assuré Vladimir Poutine.