Réaction - Un homme originaire du Bangladesh, apparemment inspiré par les groupes jihadistes, a déclenché hier une bombe artisanale dans un tunnel du métro de Times Square (New York), poussant Donald Trump à réclamer de nouvelles restrictions migratoires. Le président américain a appelé, quelques heures après l'attentat, à réformer un système d'immigration «laxiste» qui «permet à beaucoup trop de gens dangereux» d'entrer aux Etats-Unis. Soulignant que l'homme interpellé - selon plusieurs médias locaux, ce Bangladais aurait immigré aux Etats-Unis il y a sept ans - était entré aux Etats-Unis grâce à un système de «migrations en chaîne», il a jugé que ce dernier était «incompatible avec la sécurité nationale». Les «migrations en chaîne», terme prisé des conservateurs anti-immigration, désignent les immigrés légaux qui parviennent à venir aux Etats-Unis grâce au parrainage de membres de leur famille précédemment immigrés, notamment des frères ou sœurs, ou des enfants. «La tentative d'attentat meurtrier à New York de ce jour - la deuxième attaque terroriste à New York en deux mois - illustre une nouvelle fois l'urgente nécessité pour le Congrès de voter des réformes législatives pour protéger les Américains», a souligné M. Trump dans un communiqué. Défendant son décret migratoire, qui interdit de façon permanente le franchissement des frontières américaines aux ressortissants de sept pays (Yémen, Syrie, Libye, Iran, Somalie, Corée du Nord et Tchad), M. Trump a estimé que ce n'était qu'un «pas en avant» pour rendre le système d'immigration plus sûr. «Le Congrès doit mettre fin aux migrations en chaîne», a-t-il martelé, réaffirmant par ailleurs sa conviction que les auteurs d'actes terroristes méritaient «les peines les plus lourdes», y compris la peine de mort dans certains cas. Le maire de New York, un démocrate qui se pose en défenseur des migrants face à Donald Trump, a cependant indiqué que le suspect n'avait «aucun passé criminel ni aucune indication de radicalisation préalable, sur la base de ce que nous savons à ce stade», dans une interview télévisée. Il a aussi assuré que la coopération s'améliorait entre la police et les quartiers à forte population immigrée, comme celui de Brooklyn où habitait l'assaillant, sur les questions de radicalisation. L'attentat, le deuxième à New York en six semaines, est survenu hier à proximité d'une des places les plus fréquentées au monde à l'heure de pointe - 07h20 (12h20 GMT) - dans un tunnel reliant deux nœuds-clés des transports new-yorkais que sont Times Square et la gare routière de Port Authority, à l'ouest de Manhattan. L'attaque n'a fait que trois blessés légers, la bombe n'ayant que partiellement explosé, a expliqué le gouverneur de New York, visiblement soulagé d'avoir évité «un de nos pires cauchemars». «Dieu merci, l'auteur n'est pas parvenu à ses fins», a souligné aussi Bill de Blasio. R. I. / Agences l Blessé et brûlé à l'abdomen, l'unique suspect, un homme de 27 ans identifié comme Akayed Ullah, a été rapidement arrêté. Il portait attaché au corps «un engin explosif rudimentaire», a précisé le chef de la police, James O'Neill. «Il était prêt à mourir», a déclaré un responsable anonyme cité par le New York Times. L'homme était «influencé» par les groupes jihadistes et avait cherché sur internet comment fabriquer la bombe. Plusieurs médias ont indiqué qu'Akayed Ullah avait déclaré à la police avoir été inspiré par l'EI. Sa famille a publié un communiqué par l'intermédiaire du Conseil des relations américano-islamiques à New York dans lequel elle dit avoir le «cœur brisé» par cette attaque et les accusations portées à l'encontre d'Akayed Ullah. Ses proches se disent aussi «outrés» par le comportement des enquêteurs de police qu'ils accusent d'avoir sorti de son établissement scolaire un jeune membre de la famille du suspect afin de l'interroger sans la présence d'un avocat.