Assurance n «L'Etat ne ménagera aucun effort pour préserver le pouvoir d'achat et limiter l'inflation.» C'est ce qu'a dit en substance hier le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, en réponse aux questions des sénateurs sur le projet de loi de finances (PLF 2018). M. Raouya assure également que «le recours au financement non conventionnel n'aura pas d'influence négative sur le pouvoir d'achat des citoyens, puisque l'Etat œuvre à juguler les facteurs induisant l'inflation». Le ministre a rappelé la prévision de la courbe descendante de l'inflation entre 2018 et 2020, devant progressivement atteindre 5,5% en 2018, 4% en 2019 et 3,5% en 2020. La Banque d'Algérie veillera, grâce à la création d'une commission de veille des effets inflationnistes du financement non conventionnel afin de «remédier à toute répercussion négative sur le taux d'inflation», a rassuré le ministre, en s'adressant aux sénateurs qui appréhendent une dégradation du pouvoir d'achat à l'avenir du fait du recours à ce type de financement et ses répercussions sur la valeur de la monnaie nationale. Le pouvoir d'achat sera préservé à moyen terme, grâce à la non-introduction d'augmentations fiscales dans les lois de finances des années 2019 et 2020, a-t-il enchaîné. Au sujet de l'augmentation des prix des carburants proposée dans la cadre du PLF 2018 et ses impacts sur le pouvoir d'achat et le secteur de l'agriculture, suscitant les craintes de certains sénateurs, M. Raouya a rappelé l'impact positif que connaîtra le secteur, après la création d'un mécanisme de remboursement du mazout via un compte d'affectation spéciale destiné au secteur de l'agriculture et de la pêche. Les prix bas des carburants pratiqués en Algérie ont mené à une surconsommation, d'où l'obligation pour le gouvernement d'intervenir pour procéder à leur révision. La consommation nationale globale en carburant est estimée à environ 14 millions de tonnes annuellement, dont 4,3 millions de tonnes d'essence et 9,7 millions de tonnes de gasoil. L'Algérie importe annuellement 3,2 millions de tonnes d'essence, soit l'équivalent de 23% de ses besoins. En dépit des augmentations introduites en 2016 et 2017, les prix des carburants en Algérie demeurent en deçà des prix à l'international, a ajouté le ministre, expliquant que les dysfonctionnements budgétaires enregistrés sous l'effet du recul des cours de pétrole requièrent la révision des prix de l'énergie non seulement aux fins de rationalisation de la consommation énergétique, mais également pour rationaliser les aides financières directes et indirectes, réduire les importations, préserver l'environnement et la santé du citoyen et tarir les sources de la contrebande transfrontalière. Le ministre a indiqué, dans ce contexte, que pour des raisons liées à l'environnement, aucune augmentation n'est décidée pour les prix du butane, du propane et du GPL, le moins polluant des carburants. Ces trois carburants bénéficient déjà de la moyenne réduite de la TVA qui est de 9%. Le texte de la loi de finances 2018 a introduit une hausse de la taxe sur le carburant à raison de 5 DA/litre pour l'essence et de 2 DA/litre pour le gasoil. Quant au relèvement des taxes sur les produits de tabac, M. Raouya a précisé qu'elle intervient pour faire face aux impacts de la consommation du tabac sur la santé et au grand fardeau que représente pour l'Etat la prise en charge des pathologies induites par le tabac. Samia L.