«Un taux de croissance de 4% sera enregistré en 2018, tirée essentiellement par les hydrocarbures, les travaux publics et le commerce.» Dans ses réponses aux questions des membres du Conseil de la nation autour du projet de loi de finances 2018, qu'ils ont adopté hier, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouïa, a indiqué qu' «un taux de croissance de 4% sera enregistré en 2018, tirée essentiellement par le rebondissement de la valeur ajoutée du secteur des hydrocarbures, des travaux publics et des activités commerciales, sachant que sa contribution au PIB est très appréciable». La production des hydrocarbures enregistrera une hausse très sensible par rapport aux années précédentes. Les prévisions de croissance des instances financières internationales, notamment le FMI, a été presque nulle (0,8% en 2018) car on n'a pas pris en compte l'augmentation du budget d'équipement. D'ailleurs, poursuit-il, «cette projection a été revue à la hausse en tenant compte de la hausse de 60% du budget d'équipement de 2018 par rapport à celui de 2017». «Etant donné la fluctuation des cours des hydrocarbures sur le marché international, les recettes de la fiscalité pétrolière pour les trois années à venir(2018, 2019 et 2020) seront calculées sur la base d'un prix de référence du baril à 50 dollars», a-t-il souligné. «Malgré la hausse remarquable enregistrée durant ces dernières semaines, la fluctuation des cours des hydrocarbures restera de mise sous l'effet de plusieurs facteurs, dont les pressions géopolitiques, les retombées induites par la hausse dans la production du pétrole et du gaz de schiste», a-t-il estimé. Concernant la fiscalité pétrolière, «elle sera tirée vers le haut par l'augmentation du volume des exportations en hydrocarbures entre 2018 et 2020», a-t-il fait savoir. S'agissant des mesures prises pour lutter contre l'inflation dans le cadre du financement non conventionnel, le ministre rassure que «cette question constitue une préoccupation permanente de l' Etat, qui aspire à éviter tous les facteurs alimentant ce phénomène à l'origine de l'érosion du pouvoir d'achat des ménages». Dans ce contexte, le ministre des Finances, a rappelé que «le taux d'inflation devrait s'établir autour de 5,5% à la fin de l'année en cours et en 2018, de 4% en 2019 et de 3,5% en 2020». «Le recours au financement non conventionnel permettra aux groupes Sonelgaz et Sonatrach de relancer leurs investissements et d'assurer des ressources de financement supplémentaires à l'économie nationale et le remboursement de la dette publique interne», a-t-il encore réitéré. «Le secteur bancaire, quant à lui, bénéficiera de plus de liquidités pour booster le financement de l'investissement à travers l'octroi de crédits à l'économie». «La Banque d' Algérie se chargera du contrôle et du suivi de l'impact du financement non conventionnel, à travers la commission qu'elle créera prochainement», a-t-il indiqué.«La LF 2018 prévoit une augmentation moyenne annuelle de l'ordre de 10% de recettes fiscales durant les trois années sus-indiquées(2018-2019 et 2020), grâce à l'élargissement de l'assiette fiscale, l'optimisation de recouvrement des taxes et impôts à travers le renforcement de l'administration fiscale», a-t-il ajouté. Il a noté qu'un gaspillage en consommation des carburants est enregistré continuellement en raison des prix très bas appliqués en Algérie. «L'Algérie consomme chaque année une quantité de 14 millions de tonnes, dont 4,3 millions de tonnes d'essence et 9, 7 millions de tonnes de gazole, sachant que la quantité importée représente 23% de la quantité totale consommée, soit l'équivalent de 3,2 millions tonnes». Pour justifier l'augmentation des prix des carburants, le ministre affirmera que «l'Algérie est parmi les pays pétroliers où les tarifs des carburants sont les moins chers, et ce, malgré les augmentations introduites dans les lois de finances 2016 et 2017». De même, la LF 2018 prévoit une augmentation de la Taxe sur les produits pétroliers applicable sur les carburants. Cette hausse sera de 5 DA/litre pour l'essence et de 2 DA/litre pour le gasoil. «Cette démarche graduelle de réajustement des prix des carburants vise à rationaliser leur consommation, réduire leurs importations, augmenter les recettes fiscales, diminuer les subventions budgétaires, préserver l'environnement et endiguer le phénomène de la contrebande frontalière, explique l'exposé des motifs», a-t-il justifié. «Le coût de la réévaluation des projets qui était de 1200 milliards de dinars en 2007 est ramené actuellement entre 200 et 4 milliards de dinars», selon le ministre. «Vu sa nature très sensible, le ciblage des subventions sera opéré progressivement dès que les conditions nécessaires à son application seront réunies...», a-t-il souligné.