Alger Sarah, trente ans, mariée et mère de deux enfants, accueille chez elle un jeune cousin perdu? un cousin qui sème le drame. Il a 20 ans et il vient de sortir de prison pour de petits délits : vol de camionnette, etc. Une plainte est déposée par Mourad, 50 ans, à l?encontre de Tarek, apprenti dans son magasin. Tarek est un adolescent qui a grandi trop vite. Il a de grandes mains faites pour le travail, une tignasse de cheveux bouclés qui lui retombent sur les yeux, une tête d?enfant insolent, mal élevé, frondeur et malheureux. Il n?a pas de parents, une mère qui s?adonne au plus vieux métier du monde et un père inconnu? Un jour, il rentre dans le taudis où vit sa mère et lui lance : «Je vais gagner de l?argent, t?auras plus besoin de te prostituer?» Et Tarek vole son patron. Il a volé de tout, sauf de l?argent, pauvre gosse. Il fait cela pour une mère qui ne veut pas de lui et passe son temps à le mettre à la porte car il gêne les hommes qui passent toutes les heures. Alors, pour se débarrasser de lui, elle avertit la police et Mourad, le patron de son fils, leur disant que ce dernier était l?auteur du vol de matériel au sein de son atelier, ainsi que de sa camionnette. Le patron porte plainte et Tarek fait de la prison. Mais pas longtemps. Voilà qu?un fait inattendu change le cours de sa vie? Un fait qui prend la forme d?une jeune femme extraordinaire. Mariée, mère de deux enfants de trois et cinq ans, Sarah est une cousine lointaine du jeune Tarek, et il se trouve qu?elle est sensible à son cas. «Pauvre gosse, dit-elle à son mari, il n?a personne...» Une licence de psychologie et un courage remarquable font d?elle une femme extraordinairement brave et généreuse. Malgré son jeune âge, la trentaine, Sarah accueille Tarek chez elle. «C?est pas très malin ce que tu as fait. Tu le sais ? ? Si je savais !» Tarek n?arrête pas de crier cette affirmation, comme une vengeance, comme un reproche, un reproche ou un désespoir. Mais il a les yeux secs. A 20 ans, on ne pleure pas des yeux. Seul le c?ur saigne. il a pourtant découvert le métier d?une mère qu?il idéalisait sûrement et du même coup son affreuse solitude? Sarah reprend : «Maintenant que tu as une maison, une famille, tu pourrais continuer à travailler aussi, si tu veux? ? Travailler pour qui ? Pour des prunes ? J?ai plus envie de travailler. ? Tu avais envie, pourtant, puisque tu as volé pour te faire une situation non ? ? C?était pas pareil, c?était pour? ma mère, pour la sortir de son enfer.» Sarah ne baisse pas les bras. «Ce gosse a besoin d?amour, c?est tout», se dit-elle. Et elle se promet d?être à la hauteur. (à suivre...)