Oran Nous sommes le 31 octobre 2004. Le tribunal criminel prononce le verdict de M. H., Y. B. et B. F. accusés de vol qualifié. Les faits de cette affaire remontent au mois d?avril 2003. Un jeune homme, Aek A., accompagné de sa jeune amie, se promène, comme tout jeune couple, à bord d?une Renault Mégane. Alors qu?ils font un court arrêt à Hassi Ben Okba, quelle ne fut pas leur surprise lorsqu?ils furent accostés par quatre inconnus armés d?un revolver et de couteaux. «Laissez mon amie tranquille», supplie Aek. A. Les quatre agresseurs, après avoir ordonné au couple de descendre du véhicule, s?acharnent sur le malheureux jeune homme en lui assénant de violents coups de couteau sur diverses parties du corps. Abandonnant ensuite leurs victimes, les quatre inconnus prennent la fuite à bord de la voiture de Aek A., emportant dans leur fuite deux téléphones mobiles, une veste en cuir et les bijoux portés par la jeune amie de Aek A. Fort heureusement, quelques jours plus tard, grâce aux soins intensifs prodigués aux urgences du CHU d?Oran, Aek A. s?en sort miraculeusement. En quittant l?hôpital, il dépose plainte auprès de la brigade de gendarmerie de Hassi Ben Okba. Le hasard fait bien les choses, dit-on. Voici que grâce au cousin de la victime, justice sera faite. En effet, le cousin en question, ayant eu vent de la mésaventure de Aek A., décide alors de mener sa propre enquête afin de cerner ces maudits agresseurs qui ont osé s?en prendre à son proche. Il faut dire qu?il n?a pas perdu son temps car, quelques jours seulement après le drame, il démasque les agresseurs et leur tend le plus «futé» des pièges. Il se lie d?amitié avec l?un d?eux, M. H., qu?il invite, par une belle journée, à prendre un thé à la maison. Une invitation qui est loin d?être innocente, car notre jeune «piégeur» s?est procuré une caméra vidéo et fait parler M. H. qui, pendant de longues heures, lui confie avec précision tous les détails qu?il espérait, sans se douter une seule minute que ses révélations étaient filmées. Un chef-d??uvre ! Arrêté, M. H. ne se fait pas prier pour dénoncer ses deux complices, le quatrième, quant à lui, ne sera pas identifié. Le représentant du ministère public met en exergue la gravité des faits et requiert une peine de 15 ans de prison ferme à l?encontre de M. H. et Y. B., ainsi que 8 ans de prison ferme contre B. F. Pour leur part, les avocats de la défense plaident l?acquittement. Au terme des délibérations, les trois mis en cause sont condamnés à 7 ans de réclusion criminelle pour vol qualifié.