L?occupation de l?Irak par les Américains est loin d?être une sinécure pour les soldats du pays de l?Oncle Sam. Chaque jour qui passe nous révèle l?existence d?une résistance éparse, mais qui tend de plus en plus à s?organiser. Le bourbier irakien s?annonce déjà. Les forces américaines sur place sont loin de se pavaner dans les rues de Bagdad et autres villes irakiennes. En une semaine, les soldats de l?Oncle Sam ont subi plusieurs assauts et autres attentats. Fellouja, Moussoul, Ebril et bien d?autres endroits encore ont été le théâtre d?affrontements sanglants. Signe de désobéissance civile, l?ultimatum lancé par la coalition aux Irakiens de remettre leurs armes, et qui a expiré hier, n?a pas eu les effets escomptés. Sur des milliers d?armes en circulation seule une infime partie a été récupérée. Selon des experts militaires, le risque de voir la résistance s?organiser sous la houlette des irréductibles éléments du parti Baâth est imminent. D?ailleurs, la dernière lettre lue à la chaîne Al Jazeera, supposée signée par Saddam Hussein, laisse présager un second round de ce qui fut la troisième guerre du Golfe. En effet, les bavures des soldats américains accentuent le malaise des Irakiens. Un malaise qui se traduit inéluctablement par la constitution de plusieurs fronts, dont le dernier en date est celui de Balad, au nord-ouest de la capitale irakienne. Ainsi, vendredi dernier, pas moins de 27 résistants irakiens ont été éliminés par les soldats américains, appuyés par des hélicoptères de combat Apache AH-64. En moins d?une semaine, pas moins de 123 fidèles de Saddam Hussein ont ainsi été tués. Selon le Centcom, des assaillants ont tiré des roquettes RPG contre des chars d?assaut de la 4e division d?infanterie américaine près de Balad. Par ailleurs, quatre autres personnes sont mortes lors d?une vaste opération de ratissage dans la localité de Dhuluiya, à 60 kilomètres au nord de Bagdad. L?opération de ratissage avait pour but de repérer l?un des cerveaux du régime de Saddam Hussein, en l?occurrence «Ali le Chimique». Autre signe de ce marasme, la manifestation qui s?est produite au centre de Bagdad après la prière du vendredi et qui a regroupé plus de 1 500 personnes. Les manifestants scandaient des slogans hostiles aux Américains à la suite de l?irruption de soldats de la coalition dans une mosquée sunnite que les américains soupçonnent être une cache d?armes et un refuge aux fidèles de l?ancien régime.