Alger Samira, 22 ans, est en quatrième année médecine. Elle est dotée d?une sensualité débordante et elle est très curieuse des choses de la vie. Samira ne s?embarrasse pas de scrupules moraux pour passer d?un homme à un autre. Elle a un solide appétit et veut profiter de la vie sans aucun état d?âme, surtout que sa famille vit loin d?elle, à Aïn Defla. Résider à la cité universitaire de Ben Aknoun, à Alger, offre donc à Samira l?opportunité de faire la bringue aussi souvent que possible. Pourtant, tout dans l?aspect extérieur et les manières de la jeune fille contredit sa vie nocturne : elle s?habille de façon classique, se maquille légèrement et n?affiche jamais ses fréquentations. Samira est très discrète, ne se confie à personne et s?occupe de ses études avec sérieux. Avec ses copines, elle n?hésite pas à partager les cadeaux que ses amants lui offrent. Toujours gaie et serviable, c?est une amie précieuse. Mais à la cité des filles, tout n?est pas rose et, surtout, tout finit pas se savoir. Beaucoup d?étudiantes sont scandalisées par la vie dissolue que mène Samira. Un jour, celle-ci se dispute avec Saliha, avec laquelle elle partage sa chambre ; elles en arrivent aux mains. Dévorée par la haine et la jalousie, Saliha jure qu?elle se vengera. Tout sépare les deux filles ; la nature n?a pas gâté Saliha, qui est moche, ennuyeuse, maladroite, aigrie, des principes rigides ; elle se tient loin des garçons, attendant qu?un prétendant vertueux vienne demander sa main. Saliha en veut à mort à Samira et ses semblables.«C?est parce qu?il y a de telles traînées que les hommes sont aveugles et considèrent que les femmes sont toutes pareilles», clame Saliha à qui veut l?entendre. Dès lors, le destin de Samira est scellé. Sa famille reçoit une lettre anonyme où est détaillé tout ce que faisait leur fille comme frasques, et les cadeaux qu?elle recevait. Saliha avait tenu parole. Pour se venger, elle s?était débrouillé l?adresse des parents de celle qu?elle haïssait le plus au monde. Karim, le frère de Samira, débarque à la cité ; il fait déjà nuit. «Sa mère est malade, explique-t-il à l?agent de sécurité, je vais l?attendre ici, dans la voiture.» Samira ne se trouve pas à la cité, ce soir-là, elle est encore sortie avec un homme. Son frère passe la nuit devant la cité, à l?attendre. Quand il la ramena à la maison, la mine sombre, Samira ne savait pas que sa dernière heure était arrivée. Sa mère n?était pas malade, au contraire, elle arrache sa fille de la voiture et la traîne jusqu?à sa chambre à coups de pied. Samira est ensuite sauvagement battue par son frère Karim, qui avait des envies de meurtre dans le regard. Avec un bâton, il frappe, frappe plusieurs coups. Samira gît dans une mare de sang. Affolé, Karim ne sait que faire ; il essaie de la ranimer mais sans résultat, elle perd trop de sang. Karim sera arrêté et traduit devant la justice. Son procès s?est déroulé le 5 octobre 2004, au tribunal d?Alger. Karim est condamné à 20 ans de réclusion criminelle.