Exposition La ville de Beyrouth se veut, comme autrefois, la capitale culturelle du Moyen-Orient, en abritant le 13e Salon international du livre. Le 13e Salon du livre de Beyrouth, qui s?est ouvert samedi, est devenu, avec plus de 100 000 visiteurs l'an dernier, la plus importante manifestation culturelle francophone du Moyen-Orient. Placé sous le générique «Lire en français et en musique», ce salon du livre de Beyrouth accueille cette année une «quarantaine d'auteurs français, un nombre record», selon Frédéric Clavier, directeur de la mission culturelle française au Liban. Ce salon est considéré comme le troisième grand rendez-vous culturel de ce type après Paris et Montréal. Malgré les crises qui secouent le Proche-Orient et le Liban, Beyrouth renoue année après année avec son passé glorieux de «capitale culturelle» de la région qu'elle fut avant la guerre civile (1975-1990). Au total, 74 auteurs d'expression française seront présents à ce salon, marqué par diverses manifestations : signatures de livres, cafés littéraires, conférences, expositions, théâtre, tables rondes, cinéma et multimédia, musique et chansons. Parmi ces auteurs, l'historienne Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire Perpétuelle de l'Académie française, qui s'exprimera dans le cadre d'une conférence sur «Le défi euroméditerannéen», sera la marraine du Salon. Faisant écho aux conflits qui secouent le Proche-Orient, la présence de plusieurs auteurs dans le domaine des sciences humaines (Olivier Roy, Pascal Boniface, Henry Laurens, Dominique Wolton...) attestera de la volonté de «politiser» la francophonie «qui est un moyen de trouver des passerelles transversales pour exister dans le monde de l'après-11 septembre 2001», selon l'expression de Ghassan Salamé, ancien ministre libanais de la Culture et professeur à l'Institut de sciences politiques (IEP) de Paris. Des hommages seront d'ailleurs rendus à des hommes comme l'orientaliste français récemment décédé, Maxime Rodinson, organisé par l'Institut français du Proche-Orient (Ifpo) et le penseur du Liban moderne, Michel Chiha. Retour à la littérature, avec la présence d'auteurs français consacrés comme Dominique Fernandez, Patrick Granville, Olivier Rolin, aux côtés de jeunes écrivains français et libanais et de représentants de la littérature libanaise (Elias Khoury, Rachid El-Daif..) d'expression arabe ou française. Le Salon de Beyrouth célèbrera le 150e anniversaire de la naissance du poète Arthur Rimbaud. Côté musique, Jeanne Balibar, qui dit «raffoler» de la chanteuse libanaise Feyrouz, et Lio qui chantera Prévert, donneront des concerts en marge du salon. L'événement théâtral de la rentrée sera Le Partage de midi, une pièce autobiographique de Paul Claudel, qui sera interprétée par la compagnie résidente du théâtre du nord-ouest parisien. Avec la 13e édition du Salon international du livre de Beyrouth, le Liban compte revenir en force sur la scène culturelle et reconquérir son glorieux passé, celui d?un pays culturel.