Résumé de la 3e partie Teriel, l'ogresse, arriva enfin chez elle au terme d'un mois de voyage, dans un pays souterrain et obscur où l'on n'entendait que les cris des hiboux et des chacals. «Mon père règne sur le pays des sept rivières. C'est ma marâtre qui m'a transformée en perdrix, car mon père a eu le malheur de faire l'éloge de ma beauté devant elle. Pour se débarrasser de moi, elle m'a condamnée à l'apparence que tu vois là. ? Mais c'est incroyable ! s'étonna le jeune homme. ? Oh, oui ! Voilà sept ans que j'arpente les forêts, je traverse contrée après contrée, goûtant à la vie libre et douce des perdrix.» Les yeux ébahis, le jeune homme écouta le récit surprenant de l'oiseau puis demanda : «Si tout ce que tu dis est vrai, peux-tu m'aider à enlever les grilles qui m'emprisonnent ?» Sans hésiter, la perdrix répondit : «Je le peux sûrement. Tiens ce bâton ! Ce soir, quand l'ogresse se jettera sur son repas avec son empressement coutumier, elle ne te verra pas le glisser dans le feu. Enfonce alors le bâton enflammé dans la tête du monstre, car c'est là que réside son âme. Il sera tué sur le coup. Quant à tes grilles, je n'ai pas la force de les ouvrir, hélas ! ? C'est déjà bien généreux de ta part de m'avoir donné cette idée. Le reste, je m'en charge !» l?interrompit le jeune homme, stimulé à l'idée de pouvoir enfin se libérer du joug infernal du monstre. Vint la nuit. L'ogresse rentra, tenant dans ses bras poilus la carcasse d'un âne et le cadavre d'un tigre. Fidèle à son habitude, elle alluma le feu pour se réchauffer et s'installa pour dévorer goulûment sa prise. Le jeune homme profita de l'inattention du monstre pour enflammer le bâton que lui avait donné la perdrix et brusquement, de sa cage, il le lança en direction de la tête de l'ogresse qui mourut sur le coup. Cependant, le jeune homme ne put s'échapper car les clés étaient accrochées au cou de Teriel et le cadavre de l'horrible monstre était tombé hors de sa portée. Il ne lui restait alors qu'un seul espoir : celui de voir la perdrix réapparaître et l'aider à sortir. Il attendit le charmant oiseau un jour, puis deux, puis trois, mais il ne réapparut qu'au bout d'une semaine. Le jeune homme, épuisé par la faim et la soif, commençait à désespérer quand, enfin, l'oiseau surgit dans la cour. Dès qu'il le vit, le jeune homme reprit courage et le supplia : «Généreuse perdrix, pourrais-tu me rendre un immense service : j'ai besoin d'ouvrir cette cage et les clés sont pendues au cou de l'ogresse. Veux-tu essayer de les décrocher pour moi ?» (à suivre...) (*) Extrait des Contes magiques de Haute Kabylie, de Salima Aït Mohamed, 1999. Éditions Autre temps, collection Temps contés.