Résumé de la 2e partie La veuve comprend enfin la fausse générosité qui avait motivé l'ogresse durant toutes ces longues années. Au terme d'un mois de voyage, Teriel l'ogresse arriva enfin chez elle, dans un pays souterrain et obscur, où l'on n'entendait que les cris des hiboux, des chacals, des ogres et autres animaux de mauvais augure. Des cris effrayants qui retentissaient comme des tonnerres stridents. L'ogresse poussa la porte de son infâme antre et jeta sur le sol le sac qui contenait le jeune homme. Celui-ci roula par terre et ouvrit les yeux sur le lieu sinistre où habitait le monstre. L'ogresse saisit violemment le jeune homme et l'enferma dans une cage. Tous les matins, le monstre allait chasser et ne rentrait qu'à la tombée de la nuit, traînant derrière lui de multiples victimes parmi lesquelles se trouvaient quelquefois des enfants. Dès son arrivée, l?ogresse faisait du feu pour se réchauffer puis engloutissait d'énormes quantités de viande sans même la cuire. A la fin de ses copieux et funestes repas, elle lançait vers la cage quelques restes pour nourrir le jeune homme encore prisonnier, tout en l'insultant et en maudissant le jour où il était devenu son fils. «Ah ! Si seulement tu n'avais pas bu de mon lait, j'aurais fait de toi un agréable dessert !» aimait-elle à répéter. Des jours et des mois passèrent et le jeune homme survécut grâce à son endurance et à sa ruse. L'ogresse faillit le dévorer à plusieurs reprises, mais il sut à chaque fois lui rappeler que nulle mère, pas même une ogresse, ne pouvait dévorer son fils. Celle-ci se voyait alors contrainte de renoncer. Le jeune homme savait éviter les colères de la monstrueuse créature. Un jour que l'ogresse était sortie, comme à son habitude, pour chasser, une magnifique perdrix apparut dans la cour du taudis et se mit à picorer quelques petits grains de-ci de-là. Le jeune homme vit le bel oiseau et songea : «Si seulement cette perdrix pouvait deviner mon malheur et me venir en aide !» Il crut rêver, mais non, la perdrix lui répondit d'une petite voix mélodieuse : «Comment pourrais-je t'aider, brave jeune homme ?» Abasourdi et émerveillé, le jeune homme demanda : «Comment se peut-il qu'une perdrix sache parler ? ? Ne te fie pas à mon apparence ! répondit le gentil oiseau. En réalité, je suis la princesse Clair-de-Lune.» (à suivre...) (*) Extrait des Contes magiques de haute Kabylie, de Salima Aït Mohamed, 1999. Éditions Autre temps, collection Temps contés.