Intérim Le président du Parlement palestinien Rawhi Fattouh a été intronisé, ce jeudi, président en exercice de l'Autorité palestinienne pour 60 jours en vertu de la loi. Déjà avant l?annonce du décès de Arafat, la question de sa succession a été évoquée et des noms avancés. Parmi ces derniers, Mahmoud Abbas. A 69 ans, cet éternel second dans l?ombre de Arafat est appelé à jouer un rôle de tout premier plan dans le difficile processus de succession. Ayant été marginalisé et ayant plongé dans l?oubli après sa démission comme Premier ministre en septembre 2003 à la suite de profondes divergences avec Yasser Arafat, il est revenu sur la scène depuis l?hospitalisation de Arafat à la fin du mois d?octobre. Ainsi, c'est lui qui a présidé les réunions du Comité exécutif de l'OLP (CEOLP), dont il est le secrétaire général depuis 1996, et à ce titre numéro deux après Arafat. Il assiste, de par cette fonction, à toutes les réunions politiques tenues à Ramallah, en Cisjordanie, en l'absence du chef de l'OLP. Connu surtout sous son nom d'Abou Mazen (père de Mazen, son fils décédé), Mahmoud Abbas a longtemps souffert auprès de son peuple de la réputation d'être l'homme des Américains et l'interlocuteur favori des Israéliens. C'est sous la pression de Washington, qui depuis l'élection de George W. Bush en 2000, ignore totalement M. Arafat, que ce dernier a été contraint de créer le poste de Premier ministre et d'y nommer M. Abbas en 2002. Sa cote de popularité auprès des Palestiniens a également pâti de l'effondrement des Accords d'Oslo de 1993 sur l'autonomie palestinienne, dont il a été le principal architecte avec Shimon Peres, alors ministre des Affaires étrangères d'Israël. M. Abbas a condamné la «militarisation» de l'intifada, estimant que cela constituait une erreur tactique. En décembre 2002, il a appelé les Palestiniens à revenir aux moyens utilisés lors de la première intifada (1987-1993), «les jets de pierres, les manifestations et autres moyens de protestation pacifiques». L?autre homme, appelé à jouer un rôle au moins aussi important dans cette succession, est Ahmad Qoreï. A 67 ans, le Premier ministre palestinien est considéré comme une force tranquille dans les incessantes turbulences politiques. M. Qoreï (alias Abou Alaa), qui a assuré l'intérim de la présidence de l'Autorité palestinienne à la suite de l'hospitalisation de Yasser Arafat, est l'un des acteurs principaux des Accords d'Oslo sur l'autonomie palestinienne signés en 1993 avec Israël. Premier ministre depuis 2003, il a contenu la crise qui faisait rage entre M. Arafat et Mahmoud Abbas en acceptant de succéder à ce dernier, récoltant les éloges de ses pairs qui voient en lui «l'homme le plus capable de gérer les crises». Pour ses proches, il est aussi «l'homme des missions difficiles», auquel M. Arafat a confié à maintes reprises la direction de délicates négociations avec les Israéliens. Il a été l'un des premiers hauts responsables palestiniens à s'entretenir avec le Premier ministre israélien Ariel Sharon à Jérusalem, après son entrée en fonctions en mars 2001.