Mémoire Amastan Sanhadji est une romance savoureuse gardant toute sa crédibilité historique. Paru aux éditions du Tell, Amastan Sanhadji, écrit par Djamel Souidi, nous plonge dans une magnifique épopée riche en émotions et en couleurs. Après avoir écrit, en 2002, le premier tome de sa saga, l?auteur revient avec un second où il retrace, dans un style mêlant fiction et faits historiques, un style à mi-chemin entre la romance et le réel, l?Algérie de l?an mil : une époque particulièrement fondamentale et déterminante pour l?histoire du Maghreb. C?est à cette période que s?est constituée la dynastie berbère (Sanhadja) avec toutes ses composantes sociales et culturelles, ainsi que ses infrastructures politiques. Si dans le premier volume, l?auteur raconte la gloire d?une dynastie, il relate dans le second les diversions, les tensions et les rivalités qui déchiraient cette même dynastie, celle des Sanhadja qui régnait de Tlemcen à l?Ouest à la Tripolitaine à l?Est. Il raconte le drame et la rupture autour de Amastan, un homme blessé et amer et empli de dépit. Car il assiste à la déliquescence de sa patrie. Il dépeint avec précision, donc avec un souci d?exactitude, de détail et de la description susceptibles d?enrichir et d?étoffer le roman, l?état des lieux d?un monde finissant, en agonie, celui d?une dynastie : les Sanhadja. A travers Amastan, un personnage clé, celui qui régularise les faits narratifs et structure la mise en place et l?organisation des personnages, l?auteur, Djamel Souidi, historien, invite le lecteur, par le biais d?une écriture mélangeant rigueur et sensibilité ainsi que véracité des faits, à assister, à la veille du XIe siècle, à l?éclatement d?une culture avec l?arrivée imminente en scène des Hillaliens. L?on assiste donc à l?avènement d?un nouvel ordre social, politique et même culturel. Un événement venant, de par ses conséquences déterminantes, bouleverser en profondeur l?histoire de l?Algérie et même de tout le Maghreb médiéval. Le roman, spectaculaire, s?articule autour d?une écriture descriptive sur notre histoire, celle de l?Algérie. L?originalité du récit, voire sa beauté vient du fait que l?auteur, afin de le rendre plus attrayant et plus caractéristique en mettant en relief les traits distinctifs de l?âme berbère, a eu recours à la fiction pour relater l?histoire et en conséquence restituer notre mémoire, l?exhumer et donc nous la faire connaître et partager. Le roman revêt, à cet effet, plus de personnalité et plus de marques et de signes et aide les lecteurs à mieux évaluer les événements qui ont marqué notre passé à travers des personnages fictifs, dont chacun, ancré dans un réalisme frappant et qui interpelle notre attention et suscite notre curiosité, participe avec son être ? son rôle ? au déroulement et à la fonctionnalité du récit dans ses deux versions : fictive et réaliste-historique.